VOIR PONT-AVEN
chapitre X
Extrait 2
[…]
Elle ne sait pas qu’elle a touché en lui une fibre ancienne. Cet œil, souligné de khôl, l’autre étant à peine suggéré, le peintre est allé le chercher au plus profond de lui-même. N’est-ce pas, celui, énigmatique, de la mère de Gauguin qui, à Lima, portait la traditionnelle mantille noire couvrant tout le visage et ne laissant voir qu’un seul œil ? Cet œil caressant, impérieux à la fois ne l’emporte-t-il pas quelque part dans l’étrangeté exotique de son enfance péruvienne ? Au paradis délicieux d’un Paul Gauguin de six ans.
Après la pause, Gauguin lui fait reprendre la même position, la tête posée sur la main qui lui donne une attitude songeuse. Celle qui lui est naturelle et familière.