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Citation de rebelleeditions


Ryan Doyle était décidément très étrange…
Pourquoi est-ce qu'il semblait si bien me connaître ? S’il avait pu apprendre, par quelque moyen détourné, que j’étudiais les légendes et que par conséquent l'ouvrage sur la jeunesse éternelle était susceptible de m’intéresser, je ne voyais pas comment il aurait pu deviner la passion dévorante que j’éprouvais pour la culture irlandaise. Je n’en avais jamais parlé à personne, pas même aux gens qui m’étaient les plus proches. J’aurais bien été en mal d’en expliquer les raisons.
Cela avait commencé lorsque j’avais une dizaine d’années, par des rêves, qui revenaient me hanter nuit après nuit. Je me voyais seule, au milieu de plaines vertes désolées, le vent faisant tournoyer mes cheveux autour de mon visage. Puis des champs de pommes de terre entièrement ravagés. Je discernais ensuite un bateau, un paquebot, je crois. Des centaines de gens mal vêtus s'entassaient dans les cales de ce paquebot. Et surtout une étendue d’eau. Beaucoup d’eau. Il était évident qu’à cette époque, je ne pouvais pas comprendre qu’il s’agissait de l’Irlande. Ces rêves perturbants avaient peu à peu disparu pour revenir en force lorsque nous avions étudié en classe la grande famine survenue en Irlande au XIXe siècle. J’avais alors passé des nuits entières à me réveiller en sursaut et en nage, sans arriver à me rendormir avant l’aube. J’avais réussi à cacher ces songes récurrents à mes parents, mais c’est à dater de ce jour que j’avais commencé à m’intéresser à l'Irlande. J'en avais peu à peu découvert l'histoire, les rites et les légendes. Ce qui n’était au début qu’une passion s’était rapidement transformé en une véritable obsession.
Curieusement, malgré mon attirance pour ce pays, je ne m’y étais jamais rendue. Le coût d’un tel voyage en était évidemment l'une des causes, mais plus que tout, je ne voulais pas me rendre là-bas. L’Irlande m’attirait inexorablement, mais en même temps, j’en avais peur. L'une des théories les plus répandues dans le domaine de la psychologie aurait voulu que j’aie vécu quelque chose de terrible dans ce pays dans une vie antérieure, plus probablement la grande famine, comme semblaient l’indiquer mes rêves. Mais je savais que ce n’était pas cela. J’en étais intimement persuadée. Ce n’était pas lié à quelque chose que j'avais vécu dans une vie antérieure. Non. Cette peur était liée à ce qui se produirait dans l'avenir si je me rendais un jour en Irlande.
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