Marie-Lys Lubrano est journaliste indépendante. Le lundi 21 février, elle est au Caire pour suivre les suites de la chute d’Hosni Moubarak. « Moubarak est parti, Le Caire c’est fini », lui répondent les rédacteurs en chef. Elle s’imaginait alors poursuivre sa route vers Gaza ou le Yémen quand lui parvient la nouvelle des massacres commis à Benghazi en Libye. Deux jours plus tard, à bord d’un convoi organisé par le syndicat des médecins du Caire, elle est parmi les premiers à franchir la frontière égypto-libyenne. Elle y restera deux mois, en immersion complète aux côtés des insurgés. Un taxi pour Benghazi, publié aux Éditions Jacob-Duvernet, est le récit détaillé de ces deux mois. Elle n’est pas reporter de guerre et pourtant, seule, elle a couvert un conflit dont on commence à peine, avec la mort de Mouammar Kadhafi et la libération du pays, à appréhender l’horreur