Marie Michel

En se réveillant un matin, alors qu’elle est encore dans le sas ténu qui sépare rêves et réalité, Clara apprend par un flash info la mort tragique d’un homme qu’elle a aimé vingt ans plus tôt et qui est devenu journaliste de renom à Paris. Cette nouvelle replonge Clara dans ses années de jeunesse, à l’aube de cet amour naissant pour Paul, jeune homme séduisant et conquérant qui va marcher dans les pas de son père. Dans son théâtre intérieur, Clara rejoue la scène de ses retrouvailles avec cet homme, quatre années avant sa mort ; cet homme qui lui confiera sa paternité non désirée ni assumée pour un fils dont la présence reste entre parenthèses. Un fils par qui la mort viendra, brutale et sauvage…



Journaliste et écrivain, Marie Michel signe avec « JTM » le récit d’une mort annoncée, doublé du portrait d’un homme complexe. Prenant appui sur un fait divers réel, l’auteure annonce bien d’emblée que « JTM » reste un roman et que « dans ces pages, il serait donc vain de s’obstiner à démêler le vrai du faux, puisque rien n’a été inventé ; à moins que ce ne soit le contraire ». Œuvre polymorphe, mêlant des photographies en noir et blanc, quelques flashes info et le récit de Clara qu’elle déroule au gré des souvenirs qui refont surface, « JTM » laisse le lecteur sur sa faim : en effet, le roman reste trop court (quelque 150 pages) pour donner une densité à l’intrigue, une profondeur aux personnages.

On referme « JTM » avec le sentiment d’être resté en lisière des événements, à la superficie des êtres, sans jamais avoir pu toucher au cœur de l’humain.