Car si, comme le souligne un universitaire insulaire, aujourd'hui, on ne dira plus de quelqu'un : c'est un pied-noir ou un fils de pieds-noirs, la catégorie et les représentations qui lui sont attachées ont fait l'objet d'une transmission à la fois efficace et sélective. Efficace, car les « pieds-noirs » constituent une image de la domination qui explique — et légitime parfois — la naissance de la contestation autonomiste puis nationaliste ; sélective, car elle occulte l'importance des pieds-noirs d'origine Corse et, par la-même, l'implication des Corses dans le fait colonial, tout en gommant la diversité des profils sociologiques et des trajectoires ainsi désignés. (page 158)