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3.11/5 (sur 3318 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pithiviers, Loiret , le 04/06/1967
Biographie :

Marie NDiaye est une femme de lettres.

Née de mère française et de père sénégalais, elle est la sœur de l'historien Pap NDiaye (1965). Elle est l'épouse de l'écrivain Jean-Yves Cendrey (1957), avec lequel elle a trois enfants.

Son père quitte la France pour l'Afrique alors qu'elle n'a qu'un an. C'est donc sa mère, professeur de sciences-naturelles, qui élève Marie et son frère.

Ayant commencé à écrire vers l'âge de 12-13 ans, elle n'a que 18 ans lors de la publication de son premier ouvrage, "Quant au riche avenir" (1985), aux Éditions de Minuit. Elle a fait des études de linguistique à la Sorbonne et a obtenu une bourse de l’Académie de France pour étudier pendant un an à la Villa Médicis, à Rome.

Son roman "En famille" connait du succès lors de sa publication en 1990 et la consécration suit en 2001 avec le roman "Rosie Carpe" qui lui vaut l’obtention du Prix Femina.

Si Marie NDiaye est avant tout une romancière, elle a aussi écrit pour le théâtre, notamment "Papa doit manger" (2003), pièce qui fait partie du répertoire de la Comédie Française.

Elle a également publié un recueil de nouvelles, en 2004, intitulé "Tous mes amis" et trois romans jeunesse: "La Diablesse et son enfant" (2000), "Le Paradis de Prunelle" (2003) et "Le Souhait" (2005). En 2009, elle s'essaie à une nouvelle expérience et participe à l'écriture du scénario du film "White Material" de Claire Denis.

Elle reçoit le prix Goncourt en 2009 pour "Trois femmes puissantes", roman initialement tiré à 15 000 exemplaires mais qui suite à dix réimpressions a été tiré à 440 000 exemplaires.

Elle publie en 2013 "Ladivine" qui conte le destin tourmenté de trois générations de femmes, dont la grand-mère était noire. Le roman a reçu le Grand Prix de l'héroïne Madame Figaro.

Marie NDiaye obtient le Prix Ulysse 2018 pour l'ensemble de l'œuvre du festival de Bastia, Arte Mare.

En 2007, elle s’installe avec son mari à Berlin. Ils ont écrit un ensemble de trois pièces de théâtre intitulé "Puzzle" (2007).

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Le réel, dans l'oeuvre de Marie NDiaye, est bien souvent teinté d'étrangeté. le fantastique y affleure dans des univers réalistes, parfois triviaux ; comme si ces effets de dissonance, en s'immisçant dans le quotidien, offraient une meilleure compréhension du monde et le rendaient plus intelligible. Explorant des lieux de marginalité, ses romans arpentent des territoires ambivalents, en tension, où les personnages pourtant ancrés dans l'ordinaire vacillent parfois vers la folie. Évoluant dans une atmosphère cruelle, sur le seuil d'univers heurtés où l'équivoque s'impose, ils ne cessent de questionner leur appartenance, se confrontent à la métamorphose, à l'étrangeté du lien familial et aux déplacements incessants. Dans ce grand entretien, l'autrice évoquera l'évolution de son écriture tout au long de son parcours d'écrivaine majeure de la littérature contemporaine, qui a également investi le théâtre comme lieu d'exploration de la cruauté et de l'ambivalence humaines. Marie NDiaye est l'autrice d'une oeuvre prolifique depuis la parution, en 1985, de son premier roman à l'âge de dix-sept ans (Quant au riche avenir, Minuit). Elle a obtenu le prix Fémina en 2001 pour Rosie Carpe, et le prix Goncourt en 2009 pour Trois femmes puissantes. En 2012, elle se voit décerner le Grand Prix du théâtre de l'Académie française, après avoir écrit de nombreuses pièces de théâtre dont Papa doit manger, qui est entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2003. Retrouvez notre dossier "Effractions 2023" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-2023/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/ Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou

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Mon fils Sony est meilleur que moi, il surpasse en grandeur d'âme tous les êtres que j'ai connus, cependant je me reconnais en lui et je lui pardonne. Je m'incline devant ce qu'il affirme, je ne dis rien d'autre, rien de différent, et si ses propos venaient à changer j'y acquiescerais de la même façon. C'est mon fils et je l'ai élevé, voilà tout. Ma femme, je ne l'avais pas élevée. Je ne la connais pas et je ne peux pas lui pardonner...
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"Oh, certes, elle avait froid et mal dans chaque parcelle de son corps, mais elle réfléchissait avec une telle intensité qu'elle pouvait oublier le froid et la douleur, de sorte que lorsqu'elle revoyait les visages de sa grand-mère et de son mari, deux êtres qui s'étaient montrés bons pour elle et l'avaient confortée dans l'idée que sa vie, sa personne n'avaient pas moins de sens ni de prix que les leurs, et qu'elle se demandait si l'enfant qu'elle avait tant souhaité d'avoir aurait pu l'empêcher de tomber dans une telle misère de situation, ce n'était là que pensées et non regrets car aussi bien elle ne déplorait pas son état présent, ne désirait à celui-ci substituer nul autre et se trouvait même d'une certaine façon ravie, non de souffrir mais de sa seule condition d'être humain traversant aussi bravement que possible des périls de toute nature
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Parce que leur fils unique l'avait épousée en dépit de leurs objections, parce qu'elle n'avait jamais enfanté et qu'elle ne jouissait d'aucune protection, ils l'avaient tacitement, naturellement, sans haine ni arrière pensée, écartée de la communauté humaine, et leurs yeux durs, étrécis, leurs yeux de vieilles gens qui se posaient sur elle ne distinguaient pas entre cette forme nommée Kadhy et celles, innombrables, des bêtes et des choses qui se trouvent aussi habiter le monde.
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Elle cahota jusqu'aux toilettes où elle évita de se regarder dans le miroir, certaine d'y voir reflétée une pauvre figure barbouillée de sang, sachant également que la femme sensée en elle douterait de la réalité d'une telle vision et ne se sentant pas la force de trancher entre la femme sensée et celle qui ne l'était point mais comprenait souvent toute chose plus exactement.
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Adieu ma fille, et sois assez forte pour ne pas tenter de nous joindre avant que le tact, la sagesse et la bonté te soient revenus - surtout la sagesse, d'où procèdent toutes les qualités.
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De telle sorte qu’elle avait toujours eu conscience d’être unique en tant que personne et, d’une certaine façon indémontrable mais non contestable, qu’on ne pouvait la remplacer…
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Qu’est-ce qui l’empêchait d’être aussi malin que les autres, puisqu’il n’était pas plus sot ?
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Assise dans le train, les yeux fixés sur la vitre, sur le grain et les menues rayures du verre que son regard ne traversait pas, si bien qu'elle aurait été en peine de décrire le paysage qu'elle parcourait dans un sens le matin, dans l'autre le soir une fois par mois depuis des années et des années, elle tremblait d'appréhension en s'imaginant devoir se composer une attitude judicieuse dans le cas où quelqu'un l'appellerait Malinka.

Puis ses pensées dérivaient, elle oubliait peu à peu le motif de son tremblement même si le tremblement demeurait et qu'elle ne savait comment le faire cesser et qu'elle finissait confusément par l'attribuer au mouvement du train qui scandait sous ses pieds, dans ses muscles, dans sa tête fatiguée, le prénom qu'elle aimait et détestait, qui lui inspirait peur et compassion en même temps, Malinka, Malinka, Malinka.

Il ne lui avait pas toujours été facile, quand sa fille Ladivine était encore petite, de se rendre ainsi secrètement à Bordeaux, d'y passer une partie de la journée puis d'en revenir suffisamment tôt pour ne susciter la méfiance de personne. Mais elle y avait toujours réussi.

Elle n'en était ni fière ni confuse.
Elle avait fait ce qu'elle devait faire, elle le ferait jusqu'à la mort de l'une ou de l'autre et elle avait, pour cela, mis en œuvre toutes les ressources dont elle disposait, qu'elle savait chiches d'intelligence, d'astuce, de tactique.
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Qui ayant connu une fois la tendresse peu de soi-même y renoncer ?
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Il vit immédiatement que la volonté destructrice, sauvage, brouillonne de Menotti avait porté le coup de grâce au vieux pied de glycine, gros comme un tronc, qui avait pris racine quelque cinquante ans auparavant peut-être près de la porte d’entrée.

Quand Rudy était venu la première fois, d’abondantes grappes de fleurs mauves parfumées pendaient au-dessus de la porte, sous les fenêtres et les gouttières, suivant un fil métallique que les anciens habitants de la maison avaient fait courir sur la façade.

Il s’était haussé pour humer les fleurs, ému, enchanté par tant de beauté et de senteur données pour rien, et il avait ensuite félicité Menotti pour la luxuriance de sa glycine qui lui rappelait, oh oui, avait-il laissé échapper lui qui ne parlait jamais de sa vie passée, les fleurs du frangipanier de Dara Salam.

Il avait vu Menotti pincer les lèvres dans un mélange de scepticisme et de vague contrariété, comme, s’était-il dit, une mère aux tendresses inégalement réparties à laquelle on fait compliment de celui de ses enfants qu’elle n’aime pas.

D’un ton sec, condescendant, elle s’était plainte de la corvée des feuilles à l’automne – tant de feuilles à ramasser, et de pétales desséchés.

Elle avait montré à Rudy comment, sur le côté de la maison, elle avait déjà réglé son compte à un énorme bignonia qui avait eu l’audace de faire grimper le fol entremêlement de ses fleurs orangées sur le crépi gris.

Les branches fines, les feuilles lustrées, les puissantes racines, les corolles mortes, tout cela gisait, prêt à être brûlé, et Menotti l’avait désigné avec un fier mépris, héroïne d’un combat qu’elle avait remporté haut la main.

Accablé, Rudy avait poursuivi derrière elle le tour du jardin.

Ce n’étaient que lamentables vestiges d’une lutte absurde et féroce autant que désordonnée.

Les transports dévastateurs de Menotti, qui voulait nettoyer, faire propre, avoir du gazon, s’en étaient pris à la haie de charmes, ratiboisée, au vieux noyer, coupé au pied, aux nombreux rosiers, déterrés puis, Menotti s’étant ravisée, replantés ailleurs, et qui agonisaient.

Et Menotti allait, satisfaite d’asseoir par la destruction ses droits de propriétaire, comme si, avait songé Rudy en la voyant rouler ses larges hanches entre deux tas de buis centenaires arrachés, rien ne démontrait mieux la légitimité de sa toute-puissance que l’anéantissement du travail patient, des témoignages du goût simple, délicat, de tous ceux, fantômes innombrables, qui l’avaient précédée dans cette maison et qui avaient planté, semé, ordonné la végétation.
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