Marie Niyonteze est auteure d'un premier livre autobiographique, "Retour à Muganza : Récit d'un avant génocide", publié en 2011.
Cadre dans une entreprise belgo-rwandaise, elle a été arrêtée en 1990 pour le simple motif d’être Tutsie. Elle ne doit la vie, et celle, provisoire hélas, de son bébé né en prison, qu’à un enfilement de chances.
Et quatre ans plus tard, alors qu’elle a obtenu l’asile en Belgique, toute sa famille, dont un de ses enfants resté au pays, sera massacrée durant le génocide.
Dès que possible, au risque de perdre son droit d’asile fraîchement acquis, Marie Niyonteze retourne clandestinement au Rwanda. Ce retour, avec les souvenirs qu’il éveille, est au cœur de son récit.
Aujourd'hui, elle travaillé comme employée dans l'agence des médicaments et des produits de santé à l'Administration belge.
Aujourd’hui, je suis parvenue à donner un sens à cette vie malgré votre absence. Mais il n’est pas d’instant où je ne pense à vous.
Je n’ai pas de haine, mais je ne pardonne pas.
Ma souffrance est indélébile, mais je l’assume, la transcende et la dépasse. Et je prie chaque jour qu’il n’y ait « plus jamais ça », comme on l’a tant de fois, et si vainement, crié de par le monde.
Ce n’est pas que je ne veuille pas pardonner, mais je ne trouve pas le pardon en moi.
Il est inconfortable de rester otage du passé, mais vivre avec son bourreau est contre la nature humaine.
La normalisation des relations souillées par le sang, toute forme de pardon ou de réconciliation, trouvent en moi un obstacle invisible.
Y croire serait de la naïveté, le faire croire du cynisme.
J’essaie seulement d’être sans haine