Marie-Pier Labrecque

Je voudrais être ma propre mort
Sans hésitation
Avec imagination
Me tuer toutes les fois
Ou au moins
Traquer la perdrix
En moi

Les mythes ne s'expliquent pas
Les monstres ne s'enferment pas

Pour la suite
Nous
Serons
Redoutables

Je ne sais plus de nous deux qui est l'aîné
Nous sommes faits du même instant
Quand jamais et toujours bordaient nos empressements
Les souvenirs tricottés serrés les bibittes à patates dans nos poings fermés
L'été dans nos mains
(...)
Deux animaux
L'un finit toujours par dévorer l'autre

Si seulement les hommes savaient aimer
sans leurs mains

Sache que le vice est un cordon qui nous lie
Celui qui sait faire son noeud est celui qui en jouit

Rêver sans arrêt à la mort
Fait craindre l'éternité