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Critiques de Marie-Thérèse Schmitz (2)
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Lalita

Bénu est le dernier d'une lignée de miniaturiste et a grandit dans l'enseignement de cet art. Son grand-père puis son père ont toujours attiré de nombreux élèves indiens et étrangers pour des stages pour cet apprentissage.

C'est justement deux élèves, Prakash le favori et Nadège la française qui permirent à Bénu et à son père de venir en Europe pour faire la tournée de festivals sur l'Inde. Quelques temps après leur retour, le père à Bénu perdit la mémoire et ne put plus travaillé. Pourtant il ne se souvenait que de Lalita, une actrice d'un film qu'il a vu avec Bénu à Paris. Ainsi Bénu fut envoyé à Mumbai chez Prakash et son épouse, à la recherche de Lalita en espérant qu'elle permettra à son père de retrouver la mémoire. Ce n'est pas Lalita qu'il trouva au début de son séjour, mais les relations secrètes entre Prakash et Nadège. Bénu fut ensuite embarquer dans la production d'un film, un remake d'un film français "La Femme d'à côté" de Truffaut.



Dans "Lalita" "le troisième roman de Marie-Thérèse Schmitz, cette dernière nous transporte intégralement en Inde. On y retrouve le monde des arts, de la peinture au cinéma indien et français. Marie-Thérèse nous y dépoussière "La Femme d'à côté" en l'adaptant à la sauce indienne. Un livre magnifique et très prenant, un magnifique voyage en Inde et sans clichés.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Nu à la chaise

« Nu à la chaise » Marie-Thérèse Schmitz (270 pages, NRF Gallimard)

ATTENTION, DÉCOUVERTE !

Une sacrée surprise.

Je suis tombé par hasard sur ce roman, le deuxième de Marie-Thérèse Schmitz ; une inconnue pour moi, et quasiment aussi pour tout Babélio, puisque seul son troisième roman, « Lalita », est chroniqué ici, et une seule fois. D’autant plus surprenant que les deux premiers sont publiés chez Gallimard. Mais c’est une belle découverte, qui mérite sans doute un argumentaire assez construit, histoire peut-être d’élargir le cercle de lecteurs de MT Schmitz.

Une Française vit en Inde depuis quelques années, avec son compagnon, français lui aussi. Obligée de rentrer en France à l’annonce de la maladie terminale de son père, elle y retrouve son frère cadet (et accessoirement la femme de celui-ci), son père hospitalisé qui commence à perdre tous ses repères, la seconde épouse de celui-ci. Tout ce monde se croise dans l’appartement du père où la narratrice s’installe, à l’hôpital lors des visites quasi quotidiennes. Mais c’est surtout pour la narratrice l’occasion d’un retour de mémoire sur une blessure jamais cicatrisée, celle de la mort brutale de sa mère dans un très étrange accident de voiture alors que l’enfant avait à peine douze ans. Cette mère, Sofia, on découvre par flash-backs successifs qu’elle est fille d’un couple grec émigré en Algérie avant l’indépendance, « rapatriée » de 1962, cette mère donc dont la narratrice se souvient qu’elle faisait des séjours réguliers en psychiatrie. Ces souvenirs d’enfance traumatisée, l’accident et les visites régulières à l’hôpital psychiatrique, si violentes pour une fillette, se mêlent au récit de scènes de la vie en Inde avec son compagnon, homme maladivement jaloux, d’un machisme détestable et archaïque, mais qu’elle « a dans la peau », qui « la tient par le plaisir », et à la trace indélébile de la rencontre fulgurante et passionnelle avec un musicien indien. Les scènes de baise sont explicites, parfois enivrantes ; mais lorsque la narratrice évoque le viol qu’elle subit de son compagnon, un viol qu’elle semble ne même pas condamner, cela crée plus qu’un fort malaise à la lecture.

Ce livre est aussi l’occasion d’un regard très critique sur les hôpitaux, psychiatriques ou généraux, la manière dont y sont pris en charge les patients (il y a des scènes qui ne peuvent être que du vécu), d’une charge drolatique vis-à-vis des pratiques de certains psychanalystes ou gourous new âge, de paragraphes à rebrousse-poil sur les matchs de foot.

Les allers et retours réguliers d’une Inde actuelle (sans trop d’exotisme touristique) à la France d’aujourd’hui ou d’hier (deux lieux, et deux ou même trois époques) sont permanents, sans rendre la lecture difficile. Il y a une intrigue forte et bouleversante qui tient le récit par un questionnement central : quid de cette mort incompréhensible ? Et bien des questions parallèles sur l’exil et l’amour, ou plutôt sur les exils (le sien, celui de sa mère et celui des parents de celle-ci) et sur les amours (filial, charnel, passionnel). Un psy justement traduirait peut-être par : de quel amour l’exil est-il le nom ? Ou l’inverse… La construction est intéressante, par flashbacks successifs bien construits, par des répétitions récurrentes de scènes, d’anecdotes ou de formulations, qui martèlent sans que ce soit artificiel ou trop lourd.

Et l’écriture est âpre, rugueuse. La narratrice ne s’exprime pas par un « je », mais elle s’adresse à elle-même à la deuxième personne du singulier (« tu réponds non merci, il a réussi à te pourrir la journée ») comme une mise à distance, un dédoublement. Les chapitres sont brefs, les phrases sont souvent courtes, hachées, fréquemment sans verbe, voire sans sujet ; ailleurs elles s’allongent, s’accélèrent encore, oubliées les virgules et parfois les points, les dialogues débités plutôt à la mitraillette marquent une intensité, une dureté des rapports entre les personnages. La sensualité aussi est exacerbée. Les formulations et les images sont souvent belles et parlantes (« elle mourra en juin, le mois étiré jusqu’aux lueurs de la nuit » / « J’ai apprivoisé le soleil, il se pose sur mes cuisses et je le caresse, il vient boire dans ma tasse » / « Ne te demande plus depuis quand, ta mémoire est née avec ces dimanches de visite à ta mère »).

Malgré donc le malaise évoqué plus haut, un livre à la hauteur du très beau titre pictural, à découvrir donc.



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