Je viens d’écrire “la fin de Norma Jean” et je me surprends à rougir comme prise en flagrant délit de mensonge. Car je conserve presque toujours au fond du cœur la présence de cette enfant triste et amère, qui a grandi trop vite. Malgré le succès qui m’environne aujourd’hui, je sens que c’est toujours avec son regard terrifié que je contemple le monde. Elle ne cesse de répéter “je n’ai jamais vécu, je n’ai jamais été aimée”, et souvent il m’arrive de me tromper et de croire que c’est moi-même qui prononce ces mots.