....alcune domande inesplicate. Per esempio queste: in che senso il divino si manifesta nell’umanità che soffre; in che senso il dolore si commisura alla santità; in che senso e perché la redenzione non include un piano di giustizia, ma manifesta soltanto le potenze della compassione.
( ...quelques questions inexpliquées. Par exemple celles-ci : comment le divin se manifeste-il dans la souffrance humaine; dans quel sens la douleur se mesure-t-elle à la sainteté ; dans quel sens et pourquoi la rédemption n’inclut pas un plan de justice, mais se manifeste uniquement dans la puissance de la compassion.)
D’habitude, c’étaient ses personnages qui le découvraient, et non l’inverse. Ils venaient à sa rencontre avec leur identité, leurs traits, leur histoire, les registres secrets de leur personnalité, mais à partir de ce moment ils s’appropriaient son existence en pénétrant dans les interstices de sa vie mentale, en l’obligeant à dissiper ses zones d’ombre, à lever ses défenses intimes. Il s’apercevait finalement qu’il avait procédé à travers eux à une lecture de lui-même.
La vie de l’esprit, comme l’art du récit, était faite, il devait le savoir, de chemins où l’on s’engage et que l’on perd à nouveau, d’itinéraires sans ordre préconçu et qui, si d’aventure ils menaient quelque part, le faisaient au prix de longs détours.
Que reste-t-il, veux-je dire, à nos pauvres esprits, sinon, hélas, de devoir choisir entre ces deux hérésies : ou c'est Dieu qui veut la douleur de l'homme, ou la douleur de l'homme est l'échec de Dieu?
La lettre de donna Giulia présente à cet endroit une étrange irrégularité: un simple alinéa ne suffit pas, il faut, dirait-on, une page blanche à la vieille dame pour reprendre son récit. Peut-être intimidée elle-même par son émotion, a-t-elle eu besoin d'une pause et, cessant d'écrire, s'est-elle approchée de la fenêtre. Elle a longuement regardé l'évasement du jardin et la perspective lointaine du parc qui le délimite. En apparence, c'est une Arcadie : un de ces lieux qui semblent incapables de retenir les souvenirs, tant ils s'en remettent au cours égal des saisons, à la stricte répétition des rituels de la nature qui semble impliquer une durée sans mort. Aujourd'hui, de fins nuages se répandent de très haut comme autant de largesses du ciel, et toute chose en reçoit l'éclat d'une lumière d'aurore. Mais ce qui la fait d'autant plus tressaillir, c'est la pensée que sa petite-fille ait pu respirer justement ici, dans toute cette paix, cette verdure qui à présent – nous sommes en avril – se développe, jeune et fraîche, comme fripée encore par le gel, alors qu'à l'époque – c'était un 20 septembre – elle s'abandonnait immobile à la lumière lente et délicieuse des couchants de l'été finissant.
Je peux me tromper, mon amie, avec ma piètre religion, à laquelle j'ai l'impression de recourir, à certains moments, comme on allume une lampe, surpris par l'effroi, pour ne plus voir la nuit. Pourtant ne croyez-vous pas, vous aussi, qu'une foi peut devenir terrible si, pour nous attirer vers ses hauteurs, elle ne nous les aplanit pas, mais les élève encore?
Il voulait crier à la fois sa révolte et sa contrition, citer en jugement le Dieu de la toute-puissance et en même temps s'agenouiller au pied de sa souffrance. En somme, il voulait à nouveau justifier Dieu à travers le Christ. Mais la Toute-Puissance ne pactise pas, elle ne se laisse pas justifier.