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Citation de domdu84


En refermant le portail, Angeline se souvint de son intention de planter un clou quleque part pour y accrocher la clé. Elle alla déposer le filet à provisions sur la table de la cuisine et fouilla dans le coffre à outils, à la recherche d'une pointe et d'un marteau. Elle entendait le bruit familier de la machine à écrire et, une fois de plus, enviait Florence de pouvoir échapper plusieurs heures par jour au monde réel pour s'abandonner à des rêveries lui permettant de gagner agréablement sa vie.
Angeline, elle, fuyait le plus souvent les occasions de rêver, car elle retombait alors misérablement dans la même ornière, celle d'un sentier trop souvent parcouru qui la menait inévitablement à un seul but : la rendre malheureuse.
Muni du clou et du marteau, elle retourna dans le jardin. Bongo, couché à l'ombre sur la terrasse, leva la tête à son passage, mais renonça à se déranger pour la suivre. Près du portail, Angeline se mit à chercher le meilleur emplacement pour planter le clou. Elle finit par se décider à l'enfoncer dans le tronc d'un érable négundo, planté près de la clôture et, tout en se livrant à ce travail, se demanda si Florence trouverait cet endroit pratique.
Au moment où elle se détournait pour aller chercher la clé, elle se figea sur place en découvrant un homme, debout sur la route, la regardant à travers le portail. Elle comprit tout de suite qu'il s'agissait de celui qu'on surnommait Zorro. il ne bougeait pas, les pouces glissés dans sa large ceinture, le grand chapeau rejeté sur la nuque, les jambes un peu écartées et, comme l'avait expliqué Victor, il paraissait tellement jouer la comédie qu'Angeline en fut suffoquée.


Pages 58-59
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