AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Zedem


Cette dernière pleurniche et supplie pour qu’on la libère. Elle jure qu’elle ne portera pas plainte. Ses paroles demeurent sans réponse.
Au bout de quelques minutes, elle change sa litanie : pourquoi est-elle ici ? Que va-t-il lui arriver ?... Elle se dit malheureuse ; elle n’a pas eu de chance dans la vie. Elle a même perdu son gamin dans un… dans un accident. Il était la prunelle de ses yeux…
Ces derniers mots semblent enclencher quelque chose : on perçoit un grésillement de disque, puis les applaudissements grossissants d’une foule. La séquestrée se fige et cesse de renifler. Les applaudissements sont suivis d’une musique festive très prisée dans les corridas : El gato montès de Manuel Penella.
Au bout d’une vingtaine de secondes, la musique cesse. Puis on entend une effervescence dans le public. Les charges sonores d’un taureau alternent avec les «Olé !» enthousiastes des aficionados.

Tout à coup, la lumière de la pièce s’éteint ; celle d’un stroboscope prend le relais.
Alors qu’un nouveau «Olé !» résonne, on voit dans une série de brefs éclairs une main gantée de noir qui retire d’un coup sec le torchon sur la tête de la séquestrée. Elle est dans la mi-vingtaine. À cause de ses larmes incessantes, son rimmel coule et un faux cil s’est décollé.
La fille trouve à peine ses repères que le torchon la recouvre à nouveau. Le «jeu» est facile à comprendre. À chaque «Olé !», le torchon est retiré, puis aussitôt remis. Ce faisant, on voit le visage féminin afficher toute une série d’airs épouvantés. Serait-on dans un diabolique shooting photo ? Bientôt, on entend un léger bruit de castagnettes. Cela ne vient pas de la foule enregistrée. C’est la suppliciée qui claque des dents...
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}