... Il existait en France trois filières générales du baccalauréat. Les S, scientifiques, promis au grand avenir ; les ES, au milieu, promis à ce qu'ils pourront ; et les L, nos littéraires bohèmes, promis à glander en fac de lettres, langues ou arts du spectacle en fumant des pétards.
Du moment qu'on garde les gosses, qu'on les occupe, que les adultes peuvent télétravailler, que les prolos peuvent vraiment travailler, ça file droit, ça tourne rond, y a pas de problème.
En présentiel les élèves sont vivants, on ne peut pas leur couper le micro. En présentiel, les élèves font de petits bruits, font tomber leurs stylos, écrivent des blagues ou des mot d'amour au tableau à l'intercours, s'énervent, se fâchent, s'insultent parfois.
Chaque instant passé derrière l'ordinateur me glace. L'ordinateur n'est plus un simple outil à ma disposition. Un instrument de travail. Un objet sympathique, qu'on pose sur les genoux pour regarder une série ou traîner sur Internet. Dorénavant l'ordinateur est la totalité du réel.
Peut-être que l'on pourrait départager la salle des profs en deux, ceux qui laissent les élèves s'asseoir et ceux qui singent les Chefs, cela donnerait un aperçu assez rapide des personnes auprès desquelles éviter de s'asseoir lorsque l'on mange à la cantine.