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Citation de Le_Raconteur


L'homosexualité de Frédéric II n'était un mystère pour personne, mais il est des choses qu'on ne dit pas, en tout cas que l'on n'écrit pas, et que Voltaire avait écrites. Il avait traité le roi de putain.
Mais il n'avait rien fait.

De son côté, hors de lui, Frédéric fit brûler publiquement la Diatribe aux quatre coins de Berlin la veille de Noël, convoquant ce coup-ci les rieurs contre Voltaire qui, derrière une fenêtre, pouvait suivre l'autodafé. On peut dire avec certitude à quoi il pensait à ce moment-là : trouver les moyens de partir, quitter la Prusse, prendre congé de ce roi si ingrat qui, certainement, ne le méritait pas...
Et d'ailleurs, que lui importait qu'on brûle à Berlin ce qu'on s'arrachait à Paris ? « Voulez-vous une autre anecdote ? écrivit-il plaisamment à Formey deux semaines plus tard, on a vendu à Paris six mille « Akakia » en un jour, et le plus orgueilleux de tous les hommes est le plus bafoué . » N 'était-ce pas là un vrai bonheur, une consolation ?

Frédéric, en fait, n'était pas à plaindre, et récoltait ce qu'il avait semé. C'est lui qui avait fait à Voltaire ce pont d'or pour venir enjoliver sa cour de la splendeur française, alors que depuis un moment il savait à qui il avait affaire. N'avait-il pas écrit, trois ans plus tôt : « C'est un faquin, je le sais, un fourbe consommé, un misérable, le plus méchant fou que j'aie connu de ma vie, et j'en ai honte pour l'esprit humain; il n'est bon qu'à lire. (…) Vous ne sauriez imaginer toutes les duplicités, les fourberies et les infamies qu'il a faites ici ; je suis indigné que tant d'esprit et tant de connaissances ne rendent pas les hommes meilleurs. »
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