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4.16/5 (sur 41 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1950
Biographie :

Marion Sigaut grandit en proche banlieue parisienne à Clamart et suit une scolarité classique au Lycée François Villon.

Partie en Israël tenter l'expérience du kibboutz en 1971, elle se prend de passion pour l'expérience, étudie de judaïsme et apprend l'hébreu qu'elle parle rapidement couramment.

En 1991, en pleine guerre du Golfe, elle publie chez Flammarion Les Deux Cœurs du monde, du Kibboutz à l'Intifada qui raconte son amour déchirant pour ces deux peuples qu'elle a rencontrés.

En 1999, Marion Sigaut est envoyée par le CCFD à la rencontre d'une ONG sud-africaine, le Surplus People Project, SPP, dévouée au secours des oubliés de l'abolition de l'apartheid, les plus pauvres des Sud-Africains qu'aucune loi de restitution n'arrive à atteindre. Cela donnera La Terre promise aux Sud-Africains.

En 2001, alors qu'elle réside en Bourgogne, Marion Sigaut décide de reprendre ses études d'Histoire. Titulaire d'un troisième cycle à l'Université de Paris VII, elle publie en 2008 chez Jacqueline Chambon La Marche rouge, les enfants perdus de l'Hôpital général qui raconte, sur fond de soulèvement sanglant de parents indignés, sa découverte des dessous de l'Hôpital général, institution laïque et dévote qui couvre un gigantesque trafic d'enfants pauvres.
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Source : Wikipédia
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La cupidité, l'amour de l'argent, la recherche par tous les moyens de la grosse galette semblaient avoir submergé le royaume. À Marseille, un navire en provenance du Levant vint un jour décharger une précieuse cargaison d'étoffes de prix. Pour vendre au mieux, et meilleur moment, les marchands marseillais firent le choix de passer outre des mesures strictes de quarantaine, alors qu'il existait un soupçon de présence de peste à bord.
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L'humanisme qui se répandit dans ce siècle de bouleversement planétaire, avait hérité de l'influence de la Scolastique, développée et enseigné dans les universités du Moyen Âge, qui visait à réconcilier la philosophie antique avec la théologie chrétienne. Les humanistes en avaient tiré une morale très critique à l'égard du pouvoir de l'argent. Les biens n'étaient que des moyens de s'épanouir en vue de gagner la vie éternelle. La propriété était un mal nécessaire . Travailler pour accroître ses richesses était un péché, on ne devait travailler que pour satisfaire ses besoins vitaux, La finance était immoral et infâme, et le commerce très mal vu : transformer pour revendre, c'était bien, mais acheter pour revendre, c'était mal ; la transaction idéal consistant à vendre au juste prix, et à prêter gratuitement. Deux conciles, à Latran en 1315 et Paris en 1532, avaient condamné le prêt à intérêt. Cette Église-là dérangeait les colons, les marchands, la bourgeoisie montante.
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Imaginons qu'à l'approche d'un procès, on apprenne que le procureur et l'avocat de la défense passent des heures ensemble à préparer l'audience ; que tous deux soient dirigés de loin par un personnage qui se fait l'intermédiaire de tous les puissants personnages de l'Europe intéressés à la relaxe du prévenu ; que les magistrats qui devront juger soient pressés ouvertement de le décréter innocent, innocence pour laquelle plaident les principaux membres du gouvernement. Imaginons que ce procès se déroule en période de guerre, et que l'ennemi qui est en train de la gagner fasse partie de ceux qui ont intérêt à la relaxe. Imaginons enfin que sur le lieu du jugement, la foule se presse pour applaudir le prévenu et le soutenir. On a là un tableau à peu près exact de ce que fut le jugement de cassation du procès Calas : une corrida, une représentation théâtrale, un spectacle de cirque dont le régisseur jouissait à distance du succès.
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Il faudra un jour recenser le nombre de contrevérités historiques dont la paternité revient à Voltaire. Tout un système éducatif a pris comme références les assertions d'un menteur pathologique. Ce qui regarde l'Hôpital général et le malheureux Damiens est de peu d'importance eu égard à la place que ces deux affaires occupent dans notre savoir collectif. Mais si l'on regarde les deux grands combats qui ont fait sa renommée mondiale, la réhabilitation de Calas et celle du chevalier de La Barre, on est en droit de s'inquiéter: et si sur ces deux sujets-là, Voltaire avait également menti ?
Non, ce n'est pas possible, n'est-ce pas ? Un encensement de deux siècles et demi du héros français le plus adulé, le plus admiré, ne peut avoir été fondé sur des données fausses.
Ce n'est pas possible. Ce n'est pas vrai.
Voyons cela...
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« Le mensonge n'est un vice que quand il fait du mal ; c'est une très grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours... Mentez, mes amis, mentez ; je vous le rendrai dans l’occasion. »*

Il s'agissait pour Voltaire, dans ce courrier à son ami Thiériot, de cacher qu'il était l'auteur d'une comédie intitulée « L’Enfant prodigue ». Le mensonge était proféré en direction du public, mais son usage était privé.
Les façons de faire de Voltaire, sur ce point, sont certainement d'un menteur éhonté et d'un être peu recommandable. Mais qui a dit qu'il fallait, pour influencer durablement la société, n'avoir point de vice ? Demande-t-on à un grand auteur de pratiquer la vertu ? Au fond, comme il le dit lui-même, si le mensonge fait du bien... Non ?

(…) « Diable d’homme », disent ses thuriféraires, avec ce ton d'indulgence bonhomme et de bienveillance qui convient si bien face à un sale gosse colérique mais attendrissant, à un bourru au grand cœur, à un savant distrait mais génial, à un fort en gueule généreux, et à un Voltaire menteur, mais tellement, tellement humain.
Rien ne semble vouloir troubler les adulateurs du grand homme, prêts à tout lui pardonner sur le plan personnel, eu égard aux services qu'il a rendus à la France, à la Raison, au genre humain... Voltaire mentait, mais en privé : ça ne regarde personne. C'est son œuvre qui compte.
Il n'aurait-il pas menti sur l'essentiel, tout de même ?
Non ?
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Si j’écris: « Durant le Moyen Âge, un million de sorcières furent brûlées par l’Inquisition », combien cette assertion contient-elles d’erreurs ?
Elle en contient seulement quatre :
Ce n’était pas au Moyen Âge.
Ce ne fut pas un million.
Ce n’était pas que des "sorcières".
Et enfin, ce n’était pas l’Inquisition.

Ainsi est concentré, en une seule phrase, tout ce que des siècles de propagande anticléricale a imprimé dans notre inconscient collectif sur le sujet, qui semble bien être une des plus graves mystifications de l’Histoire de France.
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Pour forcer des privilégiés à payer leur capitation, on envoya des soldats en garnison chez les mauvais payeurs. Un maître des Requêtes vit un jour un Suisse entrer chez lui, s'asseoir auprès du feu entre lui et sa femme, bourrer sa pipe, fumer, cracher par terre. Le lendemain, le monsieur paya ce qu'il devait.
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Sous des dehors apparemment futiles, comme de débattre sur le fait de savoir si la crainte des peines de l'Enfer est suffisante pour être pardonné, ou si le pur amour de Dieu est la seule condition, c'est l'appréhension du monde qui était en jeu. Les jansénistes prêchaient non seulement l'élitisme (Jésus n'était pas mort pour l'humanité, mais seulement pour les élus), mais un perpétuel renoncement : toute tentative d'améliorer les choses était vaine. Le jansénisme est né et à éclos dans un environnement de renonciation au monde et de tristesse qui en fait un mouvement rigoureusement antisocial.
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Parallèlement, la société européenne était imprégnée de magisme, venu du fond des âges. Par la magie, les hommes pouvaient invoquer des démons et leur demander des services. On a longtemps cru que l'on pouvait opérer des maléfices par magie, mais on pratiquait celle-ci en dominant les démons qu'on invoquait, en leur donnant des ordres. La sorcellerie, elle, ne fonctionne pas du tout de cette manière : ce sont les démons qui commandent aux hommes. C'est ce renversement dramatique qui mena à la grande chasse aux sorcières et aux épouvantables massacres qu'elle engendra.
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Nos « sorcières » de 1976, toutes écrivains et philosophes, ne se demandèrent apparemment pas si l’oppression réelle qu’elles subissaient venait du fond des âges ou bien de la société capitaliste et de l’avènement de l’ordre et de la morale bourgeoise républicaine.

Elles ont interprété leur souffrance véritable de femmes laissées pour compte comme étant la résultante d’une domination masculine remontant à la nuit des temps, dont l’Eglise aurait été l’instrument, et dont la chasse aux sorcières n’aurait été que la manifestation la plus atroce. Leur malheur ne venait pas des grandes mutations sociales violentes de la société, il venait du mâle. (…) C’est parce que ces malheureuses avaient voulu être libres et jouir sans entraves qu’on les avait massacrées.

Ainsi invente-t-on l’histoire à l’aune de ses fantasmes, et surtout de ses besoins. La réhabilitation de la sorcière a été la déviation d’une colère légitime (celle des femmes de bourgeois) en une gigantesque élucubration qui fleure le New Age. Cette sorcière à l’écoute des énergies cosmiques draine derrière elle toute une réflexion littéraire, linguistique et philosophique dont le point de départ est totalement imaginaire.

La sorcière-femme libérée – ou se revendiquant l’être – fut intégralement inventée par Margaret Murray, dont la thèse fut promue par les médias dominants.

Pratiquement tout ce qui a été écrit sur l’Inquisition à partir de 1829 s’est inspiré de l’Histoire de l’Inquisition en France, signé par Etienne-Leon de Lamothe-Langon.
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