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Critiques de Marius Nguié (9)
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Un yankee à Gamboma

Au milieu des années 90, la République du Congo est ravagée par à une guerre civile entre sudistes et nordistes. A Gamboma, une petite ville du nord, les partisans du président Lissouba règnent en maître. Benjamin est l’un deux. Ce trentenaire, qui a commis de nombreuses exactions, se fait appeler "Sous-off" par la population et sème la terreur partout où il passe. Il fascine aussi. Beaucoup. Notamment Nicolas, le narrateur, un gamin de 14 ans bien sous tous rapports. Bon élève, bon camarade et bon fils d'une mère qu'il admire, Nicolas déambule avec Benjamin dans les rues de Gamboa et apprend à ce dernier les codes et les usages d'une ville jadis paisible en proie à la violence et à l'arbitraire.





Une chronique douce amère, sans doute très autobiographique, dont la légèreté peut paraître surprenante eu égard au sujet. Le quotidien d’une population en proie à la guerre civile n’a à la base rien de réjouissant. Mais le traitement à hauteur d’ado apporte une certaine fraîcheur et la multiplication des personnages secondaires dynamise l’ensemble. Personnellement je retrouve dans ce texte le coté savoureux et un peu nonchalant propre à nombre de romans africains ou à la littérature caribéenne. La filiation avec Alain Mabanckou, Raphaël Confiant ou Dany Laferrière est également perceptible dans l’inventivité linguistique dont font preuve les Gabomais.





Malgré quelques passages dérangeants et des scènes difficiles, surtout celles concernant le traitement réservé aux femmes, je ne peux m’empêcher de trouver ce premier roman plein de vitalité. Maintenant je comprends aussi qu’il puisse être déroutant pour plus d’un lecteur. Question d’habitude sans doute. Mais si vous voulez découvrir un jeune auteur congolais prometteur et une littérature quelque peu singulière, c'est le livre idéal.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un yankee à Gamboma

Un yankee à Gamboma



Le petit Nicolas au Congo Brazzaville. C’est aussi poétique que Sempé. Plus violent, plus cru mais admirable de sincérité et d’amour.



Chacun son environnement et Nicolas trouve dans Benjamin le « yankee » (la racaille militaire) un modèle pour survivre et au-delà, par respect pour les courages et les morts , poursuivre son chemin jusqu’à la Colonie qui a façonné horriblement son pays.



« Masse critique » m’envoie ce précieux témoignage que j’aime sans concession.



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Un yankee à Gamboma

Parlons du roman

Qui a vécu dans les quartiers nord de Brazzaville sait à quoi renvoie la notion du yankee. En dehors de la figure glorieuse du vainqueur de la guerre de sécession étatsunienne, le yankee est pour Talangaï et Mikalou ce que le loubard est à Adjamé ou Yopougon à Abidjan. Un brigand qui respecte des codes d'honneur, un glandeur de première qui a le mérite de se faire respecter par ses poings et son lingala costumizé. Le yankee de Gamboma, ville de l’intérieur de la république congolaise, ne répond pas tout à fait à ces critères. Marius Nguié raconte l’itinéraire d’un milicien cocoye au service du président Lissouba, au milieu des années 90, qui fait régner la terreur à Gamboma et prend sous son aile un jeune natif de la ville, Nicolas. De cet « étranger » venu du sud du pays, nait une véritable relation qui n’empêche pas Benjamin, dit « Sous Off », de violer, de traumatiser la population. Il n’empêche que l’adolescent Nicolas, narrateur, s’attache et raconte les tribulations du milicien.

Marius Nguié n’hésite pas dans ce roman à mettre les mains dans le cambouis. Il nomme les hommes politiques, dénonce l’ethnocentrisme, évoque la corruption à coup de boîtes de sardines de son anti-héros, il décrit sans fioritures viols et assassinats. Il dénonce les maux et la violence politique et sociale d'une société congolaise très clivée par des mots et une langue qu'il réinvente. Ces personnages introduisent des expressions empruntés au lingala comme éboulement (1), verser (2), molassos (3). En cela, Marius Nguié s'inscrit dans la tradition littéraire congolaise irrévérencieuse devant la langue française et dont ses illustres aînés comme Henri Lopes ou Alain Mabanckou ont pris le plaisir de la dresser à la sauce congolaise. Le projet littéraire de Nguié dépasse toutefois les formules du français dit de Gamboma pour proposer au lecteur un bébé catapulté. En un seul jet, il semble avoir écrit ce livre.



Le sujet est donc très osé. Dans un Congo qui panse ses plaies dans une omerta désastreuse sur les épisodes douloureux de la guerre civile des années 90, le roman de Marius Nguié ne manquera pas de heurter, de cliver et de questionner le congolais sur son vivre-ensemble. Il serait cependant une erreur de penser que ce texte n'interroge que les lecteurs d'un pays d'Afrique centrale. La fiction du bourreau interpelle n'importe quel lecteur. La relation trouble entre Nicolas et Sous Off est de ce point de vue passionnante et va à l'encontre du regard que la société de cette petite ville porte sur ces envahisseurs que Sous Off incarne à merveille. En filigrane, cette amitié étrange est une proposition de dialogue réelle entre congolais. De ce point de vue, ce roman est moins fermé, dans ce qu'il propose, que le fameux roman Johnny Chien Méchant d'Emmanuel Dongala. C'est du moins la lecture positive que j'en ai. Enfin, et pour terminer, Un Yankee à Gamboma est avant tout un hommage à cette ville que je découvre sous la plume de l'écrivain. Un voyage que seul un bon texte de fiction peut offrir.


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Un yankee à Gamboma

Magistrale évocation de ce qu'ont pu vivre les Congolais et plus largement du quotidien de nombreuses régions du continent africain.



Soutenu par une langue riche et imagée, l'auteur louvoie habilement entre truculence bon-enfant et fatalisme traditionnel jusqu'au final, inéluctable et effroyablement absurde.



Lecture hautement recommandée.





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Un yankee à Gamboma

L'éditeur nous présente ce livre comme "un premier roman grave et plein d'humour dont l'invention langagière a ravi Alain Mabanckou." Roman grave, certes mais plein d'humour, j'en suis moins certaine. Je n'ai en effet pas ri durant ma lecture, je ne sais pas si c'est le choix du sujet qui ne s'y prête pas ou juste que je ne suis pas la cible de ce genre d'humour. Pour ce qui concerne le langage, il est quant à lui, assez cru mais pour le coup, c'est en totale adhésion avec l'ambiance de l'époque et du lieu. Je me suis vraiment cru dans les rues de Gamboma grâce à l'écriture sincère de l'auteur.



J'ai trouvé l'histoire très intéressante mais elle ne m'a pas passionné, j'ai abordé ce livre plus comme un documentaire que comme un roman. Ce livre est très court ce qui fait que je n'ai pas eu le temps de prendre en affection les héros du roman. Pourtant, les personnages étaient très intéressants, notamment Benjamin, qui est un être détestable, et le jeune narrateur qui nous fait découvrir son monde à travers ses yeux d'adolescent. Petit à petit, on s'aperçoit que Benjamin n'est pas une personne violente et mauvaise de nature mais bien qu'il a été formaté par les nombreuses guerres et par la société. Notre narrateur pourrait lui-même devenir ainsi, ce n'est pas la nature qui change l'homme mais bien la société.



Toutefois je trouve le prix un peu excessif surtout en voyant le nombre de page, même si la maison d'édition a fait un très beau travail au niveau du format, du papier et de l'allure du livre, le fait est qu'il n'y a que 90 pages. Je me suis d'ailleurs sentie perdu de temps en temps, peut-être à cause de la vitesse du développement de l'histoire. Je pense que ce format n'est pas idéal pour proposer une histoire si lourde.
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Un yankee à Gamboma

Tout d'abord, je remercie Babelio et masse critique de m'avoir envoyé ce livre.

Malheureusement, cette nouvelle (80 pages seulement) ne m'a pas touchée du tout. Je pense que l'écriture, le peu de détails concernant les personnages, le peu de développement ne m'ont pas permis de m'attacher aux personnages et de ce fait, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. Je dois avouer que certains passages étaient intéressants de par leur intérêt historique et auraient nécessité quelques approfondissements. Mais dans l'ensemble, je me suis un peu ennuyée attendant que l'histoire s'étoffe un peu.
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Un yankee à Gamboma

Des guerres au Congo-Brazzaville, on connaissait par exemple le témoignage théâtral coup de poing de Dieudonné Niangouna, Les Inepties volantes[2]. Avec le témoignage romanesque de Nicolas, un très jeune narrateur, fasciné par Benjamin, jeune militaire, c’est un parti pris tout à fait différent que choisit Marius Nguié, dans Un Yankee à Gamboma. Dans le droit fil de Birahima, le jeune narrateur de Kourouma[3], ou de Faustin dans L’Ainé des orphelins[4], Nicolas vient allonger la liste des jeunes chroniqueurs de la violence, parfois extrême, figures allégoriques d’une société à la dérive mais dont la verve permet aussi une forme de conjuration et de mise à distance. Lire la suite sur https://laplumefrancophonee.wordpress.com/2014/07/07/2359/
Lien : https://laplumefrancophonee...
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Un yankee à Gamboma

La particularité de ce récit, par rapport à de nombreuses œuvres écrites sur le Congo, qu’elles parlent des temps de guerre ou pas d’ailleurs, réside dans le fait que Marius Nguié ne s’embarrasse pas de rond-de-jambes pour nommer les protagonistes du drame congolais. Que ce soient les noms des Sassou (ex et nouveau président), des Lissouba (ex président), des Kolélas (opposant girouette) ou autre Mathias Nzon (opposant ayant retourné plusieurs fois son pantalon), l’auteur dit qui est qui est et cette mise en abîme, qui sera totalement neutre pour les non-congolais, donne à la lecture de ce livre, pour qui connait les réalités de ce petit pays, des relents de sulfure.



(suite https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/un-yankee-a-gamboma-de-marius-164198 )
Lien : https://www.agoravox.fr/cult..
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Un yankee à Gamboma

La petite ville de Gambona au Congo Brazzaville est soudain envahie par les soldats. La confrontation entre la population civile et ces "yankees" (racaille, hommes sans scrupules) n'est pas facile. Le narrateur, délaissant ses amis, s'attache aux pas de Benjamin ou Sous-off.
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