AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de mimo26


« Neal Nathanson songea à boire sa propre urine. N'est-ce pas la procédure habituelle lorsqu'on se retrouve à court d'eau ? L'équipe de foot chilienne l'avait bien fait après s'être écrasée dans les Andes. À moins que ce ne soient les mineurs ? Il était certain que des gens originaires du Chili avaient survécu à une terrible épreuve en buvant de la pisse.
Il se rallongea sur le pont du voilier à moitié détruit, tel un cadavre étendu dans l'enchevêtrement de cordes et de câbles, de métal tordu et de bois fendu. Il bougeait au rythme de la houle et des vagues de la haute mer ; au loin, l'horizon scindait le monde entre eau et ciel.
À l'aide de sa chemise, il essuya ses lunettes maculées de fines gouttelettes d'eau salée, puis les remit sur son nez. Il cligna des yeux en observant le ciel nocturne constellé d'une infinité d'étoiles, de planètes, de galaxies, de supernovas, de trous noirs, de géantes rouges, de naines blanches et de tous les autres trucs qu'on trouvait là-haut. Il y en avait trop. Ils étaient entassés les uns sur les autres, à tel point qu'il ne reconnaissait pas la moindre constellation.
New York lui manquait. Sa circulation, son bruit, sa pollution lumineuse. Quand on ne le voit pas, l'Univers ne paraît pas aussi grand et oppressant.
Neal savait que les marins d'antan se guidaient à l'aide des étoiles. Maintenant qu'il y pensait, il regrettait de ne pas avoir téléchargé une application de navigation céleste avant de quitter le port. Il n'en avait pas eu le temps. Et puis le bateau était à la pointe de la technologie. Il disposait d'un disque dur de secours pour l'ordinateur, d'une météo actualisée en continu, d'un système de navigation par satellite avec cartes et graphiques, même d'un signal de détresse. On pouvait envoyer un e-mail ou passer un coup de fil. Sauf qu'une fois aspergé d'eau de mer, plus aucun équipement électronique ne fonctionnait.
Il n'avait aucune idée de ce qui était arrivé à la voile. Arrachée, avalée par l'abîme. Dévorée par des monstres marins. Qui sait ? Le bateau était en piteux état. La cabine était ouverte comme une coquille d'oeuf, les portes avaient sautées de leurs gonds. Neal s'estimait heureux d'être toujours à flot. Mais où était-ils tous passés ? Était-il le seul survivant ?
Et qu'était-il arrivé à Bryan LeBlanc ? Il était à l'origine de cette histoire. Tout était de sa faute. »
Commenter  J’apprécie          00









{* *}