Il vit la jeune femme déballer son petit paquet, et se sentit étrangement émoustillé par le son du papier froissé. Elle en sortit un livre dont la couverture annonçait : Um Deux Passeando pela Brisa da Tarde.
« Tu es Portugaise ? » dit-il sans avoir voulu poser une question. Elle acquiesça. « Et toi, tu es Américain.
– Californien. Los Angelino. » Il étira trop le « Angelino » en essayant d’accentuer la prononciation espagnole, mais le « g » resta coincé dans sa gorge comme un gros chewing-gum, ce qui donna l’impression qu’il était frappé d’un défaut d’élocution.
Elle sourit de plus belle. « Un Californien complètement défoncé. »
Miro haussa les épaules. Que pouvait-il répondre ? Elle avait raison. Il regarda par la fenêtre, sans savoir comment poursuivre cette conversation, et pas franchement convaincu que c’était la meilleure chose à faire. Il fut distrait par un camion de livraison et les motifs dessinés par la pluie dans les flaques ponctuant le trottoir