– Vous pensez que je suis cruel, Vorarbeiter ?
Leurs regards se croisèrent.
Pino essaya de faire bonne figure.
– Non, mon général.
– Cela me surprendrait, après ce que j’ai fait aujourd’hui. D’une certaine façon, je me déteste moi-même. Mais j’ai des ordres. L’hiver arrive. Mon pays est assiégé. Sans nourriture, la population mourra de faim. Ici, en Italie, je passe pour un criminel. De retour chez moi, je serai un héros de l’ombre. Le bien, le mal, c’est juste une question de point de vue, non ?
Pino étudia le général dans le rétroviseur. L’insensibilité de cet homme était sans bornes. Il était capable de justifier n’importe quoi au nom d’une cause supérieure.