Citations de Mark Sullivan (55)
Pino jetait de fréquents coups d'œil dans le rétroviseur. On aurait dit que Leyers se métamorphosait à vue d'œil. Comment pouvait-il rester indifférent devant un tel spectacle? Comment pouvait-il....
- Vous pensez que je suis cruel Vorarbeiter?
Leurs regards se croisèrent.
Pino essaya de faire bonne figure.
- Non, mon général.
- Cela me surprendrait. Après ce que j'ai fait aujourd'hui. D'une certaine façon, je me déteste moi-même. Mais j'ai des ordres. L'hiver arrive. Mon pays est assiégé. Sans nourriture, la population mourra de faim. Ici, en Italie, je passe pour un criminel. De retour chez moi, je serai un héros de l'ombre. Le bien, le mal, c'est juste une question de point de vue, non ?
Pino étudia le général dans le rétroviseur. L'insensibilité de cet homme étant sans bornes. Il était capable de justifier n'importe quoi au nom d'une cause supérieure.
- OUi mon général, sauf que maintenant, c'est mon pays qui va crever de faim.
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Le cardinal Schuster était une personnalité influente à Milan. En sa qualité de chef catholique de l’Italie du Nord, et parce qu’il avait l’oreille du pape Pie XII, il faisait souvent la une des journaux. Pino fut frappé par l’expression de son visage : ses traits souriants respiraient la bonté, mais ses yeux exprimaient la menace de la damnation.
Nous ne pouvons pas cesser d'aimer notre prochain à cause de la peur, Pino. Sans l'amour, tout est perdu.
Dieu donne et Dieu reprend. Parfois le même jour.
Quelle folie s'empare des hommes pour qu'ils fassent tant de mal ?Sont-ils encore humains ?Ne remarquent-ils pas qu'ils ont beau tuer ou détruire les lieux saints, la foi résiste envers et contre tout ? Ne voient-ils pas que malgré les coeurs brisés, une étincelle brille toujours au mnilieu des ruines?
S'attendre au pire, c'est faire preuve de prudence.
– Vous pensez que je suis cruel, Vorarbeiter ?
Leurs regards se croisèrent.
Pino essaya de faire bonne figure.
– Non, mon général.
– Cela me surprendrait, après ce que j’ai fait aujourd’hui. D’une certaine façon, je me déteste moi-même. Mais j’ai des ordres. L’hiver arrive. Mon pays est assiégé. Sans nourriture, la population mourra de faim. Ici, en Italie, je passe pour un criminel. De retour chez moi, je serai un héros de l’ombre. Le bien, le mal, c’est juste une question de point de vue, non ?
Pino étudia le général dans le rétroviseur. L’insensibilité de cet homme était sans bornes. Il était capable de justifier n’importe quoi au nom d’une cause supérieure.
Être jeune et amoureux. C'est remarquable qu'une telle chose puisse arriver en pleine guerre. La preuve que la vie vaut la peine d'être vécue, malgré toutes les horreurs que nous avons subies.
"Que votre coeur ne se trouble point", prononça le prélat. Ces sept mots de Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Sauveur, sont plus puissants que n'importe quelle balle, n'importe quel canon, n'importe quelle bombe. Ceux qui ont foi en ces sept mots ne craindront rien, car ils sont forts. Que votre coeur ne se trouble point. Ceux qui croient en ces paroles vaincront à coup sûr les tyrans et leurs armées d'épouvante.
Il n'y avait pas un souffle de vent. L'eau, tel un miroir, offrait un reflet parfait des Alpes qui culminaient au-dessus de l'extrémité septentrionale du lac.
L'existence reste pour moi un étonnement permanent. On ne sait jamais ce qu'il va se passer, ce qu'on va voir, qui va entrer dans notre vie ou qui va en sortir. La vie est un changement perpétuel. Et à moins d'être capable d'en apprécier le comique, le changement est presque toujours un drame, voire une tragédie. Après tout, même quand le ciel devient écarlate et menaçant, je reste convaincu que si on a la chance d'être en vie, il faut être reconnaissant pour le miracle de chaque instant, chaque jour, quels que soient les problèmes.
Sa patronne était si enthousiaste qu'elle faillit renverser son verre d'eau. Adeline éclata de rire, ce qui parut réjouir la vieille dame. Rire est nécessaire, affirma-t-elle. Cela prolonge la jeunesse d'esprit et de coeur. Il faut rire au moins une fois par jour. Deux, c'est encore mieux. -C'est facile.
-Pas toujours
- Puis-je te donner un autre conseil qui m'a beaucoup aidée dans la vie?
La vie après-guerre a souri à Hans Leyers. Comme il l'avait prédit, il avait eu une bonne étoile avant Hitler, sous Hitler, et après Hitler.
Il est impossible d'être un héros tout le temps.
J'ai écouté cet homme revenir sur deux années de son existence extaordinaire ; adulte à dix-sept ans, vieillard à dix-huit, il avait connu des vicissitudes, des épreuves, des succès, l'amour et des peines de coeur. Mes problèmes personnels, ma vie en général, m'apparaissaient bien dérisoires en comparaison de ce qu'il avait enduré si jeune. Son intimité avec le tragique m'ouvrait de nouvelles perspectives.
Je veux apprendre à être heureuse. Je ne désire rien d'autre : du bonheur, chaque jour, jusqu'à la fin de ma vie. Parfois, il vient naturellement à nous. Mais, la plupart du temps, il faut aller le chercher.
- Allons, calme-toi, me disait-elle, conciliante, tandis qu'elle me suivait. Je riais parce que j'ai réagi de la même manière après avoir perdu mon premier amoureux. Tu apprendras que la vie offre rarement des âmes sœurs du premier coup.
Il y a des amours qui ne meurent jamais.
Cette nuit-là et les suivantes, la scène du train rouge et du quai 21 se répétait dans ses cauchemars. Il entendait encore et encore la malheureuse inconnue l'implorer de prier pour elle. Il revoyait les petits doigts qui, dans ses rêves, appartenaient à un enfant aux mille visages, irrémédiablement condamné.
Le cardinal l’avait informé que, suite au massacre de Meina,les nazis avaient rançonné les Juifs parqués dans le ghetto de Rome et leur avaient promis la sécurité en échange de cinquante kilos d’or à fournir dans les trente-six heures. Les Juifs s’étaient procuré le précieux métal dans leurs propres réserves et auprès d’un certain nombre de catholiques. Mais, une fois ce trésor livré, les Allemands avaient mis à sac plusieurs locaux de la communauté juive, puis trouvé la liste des noms et adresses des Juifs romains…