Marlène Astrié

Un enfant parle. Il parle de son oiseau. Un oiseau qu'il aime d'un amour profond. Profond comme peut l'être une amitié indestructible. Indestructible, ce lien qui les unit.

À travers les mots et les réflexions de cet enfant, tout est dit de l'amitié, cette relation particulière qui soude deux êtres. L'ami est toujours là quand il faut, il est bienveillant, sait s'éloigner aussi. On éprouve des sentiments forts pour lui mais il ne nous appartient pas. Chacun sa trajectoire. Sa ligne de vie. Un attachement qui rend heureux. Entre amis, on se comprend souvent mais parfois les idées diffèrent. L'amitié s'apprivoise, elle demande un certain respect mutuel.

Cet album est empreint de douceur et de sagesse. Les mots de l'auteur (Christian Demilly) sont si sensibles et si vrais qu'ils m'ont donné des petits papillons dans le ventre, vous savez cette sensation singulière qui nous remue à l'intérieur, de la joie et de la tristesse mêlées. Quant aux illustrations (de Marlène Astrié), elles sont aussi délicates que les mots ; aériennes, chaleureuses, joyeuses, chatoyantes et mélancoliques parfois aussi. Et que dire de ce petit oiseau... si doux si attachant avec son regard tour à tour interrogateur, curieux, radieux, grave... on a une seule envie ; le prendre au creux de nos mains, puis le laisser s'envoler, là où bon lui semble.

Un coup de coeur, forcément.


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: "Mon oiseau, c'est mon petit oiseau", nous dit celui qui raconte.



Bien qu'il soit SON petit oiseau, celui-ci n'est pourtant pas en cage.



Et non. Le texte de l'auteur Christian Demilly va tourner autour de ses qualités intimes de volatile très choyé, libre et nourri de plaisirs simples.







"Mon oiseau est doux", il est noir et "ses plumes noires sont plus colorisées que la couleur elle-même".



Il y aura de la poésie dans l'air... avec ce petit oiseau.



Ce sont les mots de l'enfant qui souffle un brin de philosophie car cet oiseau-là semble l'inspirer.



"Lorsque mon oiseau chante, et il chante souvent, ce n'est pas avec les mots connus, c'est avec des mots à lui.



Mais je n'ai pas besoin de comprendre pour savoir exactement ce qu'il dit., ou ce qu'il ne dit pas. Parce que son chant, c'est lui, et lui, c'est mon oiseau".







Chaque énoncé de ce qu'aime le narrateur chez son oiseau nous parle.



Qui n'a pas un jour été alerté de sa fenêtre par un chant d'oiseau, l'adoptant au quotidien, l'attendant presque en s'exclamant "tiens, voila mon oiseau!"?



N'avons-nous pas tendu le cou pour l'apercevoir après une vaisselle, nous, grands lecteurs?



N'êtes-vous pas restés sur le seuil de votre porte, chers jeunes lecteurs, ou près du rebord de votre fenêtre, à l'épier, ravi qu'il ait choisi cette aire de repos, comme un privilège? (cela marche aussi avec les écureuils)



Tout cela est mignon et délicat, nous retrouvons ces sentiments qui nous touchent dans la douceur du texte donc mais aussi dans le traitement graphique, avec les jeux de pochoirs colorés figurant la nature autour du pioupiou.



Le petit garçon fait preuve d'une certaine maturité adorable, acceptant la nature de l'oiseau qu'il aime et qui ira où bon lui semblera.



Une bonne façon d'éduquer les jeunes lecteurs à respecter les animaux et encore plus leurs animaux.



Utile et adorable, vraiment.

Cet album a la force d’une fable, bouleversant. C’est une belle leçon de vie, à partager, à méditer.
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