De toutes mes années de cavale je savais ce qu’était la peur. La peur de me faire attraper, la peur de me faire torturer, la peur de me faire tuer. Puis j’avais eu Polina. Et ma peur n’avait fait qu’accroitre. Pour nous, pour elle. Pour le petit bout d’amour qu’elle était. Le rayon de soleil dans cette nuit noire. Me l’arracher aurait été plus douloureux que de m’arracher un bras.
Mes sentiments entiers étaient ancrés autour d’elle, tout comme les planètes tournent autour du soleil. Sans soleil, les planètes ne sont plus. Sans Polina, je n’étais plus non plus.
Les rares passants s'écartaient et partaient rapidement en changeant de direction, et en regardant à terre. La mise à mort du taureau dans l'arène n'est pas forcément la chose que l'on préfère voir.