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Citation de Partemps


[21.]
Renvoi de la page XXX du premier volume
des Crimes de l’amour.
L’ingénieux roman de Célestine est la preuve de ce que nous venons de dire. Quel froid fait rejaillir sur les mystérieux événements qui caractérisent cet ouvrage la nécessité où s’est cru l’auteur de les éclaircir au dénouement ! N’eussions-nous pas mieux aimé que tout fût resté sous le voile ? Est-il donc nécessaire de tout dire… surtout quand on se permet de tout faire ? Si vous voulez m’amuser par des revenants, laissez-moi croire aux revenants. Ne craignez pas que j’aille trop loin : ma raison m’en empêche, mais puisque c’est vous qui la troublez, ne cherchez donc point à la guérir. Laissez-moi sentir les douleurs de ma blessure : je m’en suis composé des jouissances. Que de vérité d’ailleurs, que de nature dans cette délicieuse composition ! Comme l’auteur connaît le cœur humain et quel admirable usage il a fait de ses études sur l’homme ! Eh bien, voilà encore un de ces romans où la vertu persécutée par le crime laisse en partie triompher celui-ci ! Quel lecteur osera dire néanmoins qu’avec une telle marche (qui n’est heureusement blâmée que par les sots) ce livre n’ait atteint le dernier but de l’intérêt ? Ah ! vous qui, dénués d’âme et de sensibilité, critiquez froidement les énergiques tableaux de ce genre, vous qui voulez nous ramener à des principes qui jamais ne furent ceux de l’art, eussiez-vous, malgré vos pitoyables réflexions, dites, eussiez-vous versé sur l’adorable héroïne de ce roman les larmes qu’elle vous arrache malgré vous, si la perspective d’un bonheur éternel avec Dormeville vous eût empêché de voir la malheureuse Célestine expirante sur le tombeau de la victime de son délire, les lèvres collées sur la poitrine sanglante de son époux infortuné ?
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