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Pour rendre hommage à la langue des enfants, il n’est pas
interdit de commencer par un souvenir d’enfance. Peu enclin
à la confession publique, je recours à un souvenir d’enfant qui
ne m’appartient pas ou pas directement si l’on veut bien consi-
dérer la littérature comme le trésor des souvenirs qui appar-
tiennent à toutes celles et à tous ceux qui les chérissent. Il ne
sera pas difficile de comprendre pourquoi je l’ai choisi. Ce
souvenir revient à Elias Canetti, qui reçut le prix Nobel en
1981 et dont l’œuvre magnifique et grave comporte à la fois de
très grands textes de philosophie politique qu’il faudrait lire et
relire (je pense à Masse et puissance que Canetti publie en 1960)
et une grande autobiographie européenne.
p.15/16