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Citation de michelekastner


Comment traduire le "démon de midi" en espagnol, celui qu'un Bunuel met si bien en scène dans Belle de jour sous les traits de Michel Piccoli ou dans Le Charme discret de la bourgeoisie sous le charme grisonnant de Fernando Rey ? Mon dictionnaire me propose d'abord une glose : "appetito sexual que se despierta en el hombre de mediad edad". Au moins les choses sont claires : il s'agit bien d'une question virile. La curiosité me poussant à aller tâter du catalan, je découvre que la chose a un nom du côté de Barcelone, et que, du moins dans l'expression, prévaut une forme d'indifférence au sexe du démon : "El demoni meridia". Voilà qui me plaît assez et aiguise mon appétit linguistique pour les langues romanes et leur riche promesse de latin lovers. Surprise et saudade : inconnu au rayon portugais. Surprise plus grande encore quand je découvre l'équivalent italien : "la passion senile". Si l'expression en effet semble bien convenir aux incartades d'un cavaliere berlusconien, je m'interroge : la poussée de sève tardive est-elle forcément signe de sénilité, ou au contraire l'appétit sexuel est-il si banalement humain qu'il ne reçoit pas de nom spécifique jusqu'à un âge plus avancé où il prendrait une coloration plus pathologique ? Une amie italienne me confirme l'usage encore actuel de l'expression, mais avec une connotation de lucidité critique, notamment sur le chapitre financier. Quant aux démons germaniques du même type, ils reçoivent deux dénominations, printanières et calendaires : le Zweiter Frühling (second printemps, la reverdie en somme) et le Johannistrieb ( la poussée de sève de juin-juillet, à l'époque des feux de la Saint-Jean).
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