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Citation de Villoteau


Marco attrapa sa sacoche, prit le journal, le glissa à
l’intérieur d’un de ses bouquins et sortit en claquant
la porte. Il monta à côté de son père. Sa vieille
canadienne sentait le tabac et l’huile rance, quelque
chose d’écœurant. Le bruit du pick-up leur évita de se
parler.
Marco regardait par la vitre embuée ses chevaux
dans les prés. Le froid était venu tôt cette année. Ils
galopaient pour se réchauffer. Marco leur fit un petit
signe de la main. Ils lui répondirent par un étrange
hennissement. C’était un rituel qu’il n’oubliait jamais ;
une façon de se reconnaître, de se dire bonjour
aussi.
Bude tournait les boutons de la radio pour capter la
fréquence de la météo. Il ne remarquait plus la complicité
de son fils avec ses chevaux. Pour lui, ça ne
rapportait pas assez et ça prenait l’herbe des moutons.
Pourtant Jeffy, la mère de Marco, en avait élevé
pendant des années. Marco était monté dessus avant
même de savoir marcher et parfois il se demandait
si, dans une première vie, il n’avait pas été cheval
lui-même. Il se sentait si proche d’eux.
Après l’accident de Jeffy, Bude n’avait pas osé se
débarrasser des juments et des poulains, peut-être en
souvenir de sa femme, peut-être par superstition : on ne
vend pas les chevaux d’une morte. Et puis, tout le
monde savait que Marco y était très attaché. Faire de
la peine au gamin qui venait de perdre sa mère aurait
fait mauvais effet.
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