Martine Salucci

Pour évoquer grosso modo la bâtisse, elle consistait en un cube osseux où se logeait une enfilade de bureaux sur cinq étages. Masse gris-sale, privée de balcons, sa carence en plante la rendait inhumaine. Malgré tout, l’entrée se donnait des airs d’arrogance. Au-dessus était gravé Cric-croc en italiques d’or surmontées d’une couronne de blé. L’ennui pour cette grosse affaire était d’être établie en une zone d’une platitude attristante. Certes, j’avais déjà approché ce type d’endroit au cours de ma vie active. Mais cette fois, une inquiétude indéfinissable m’a prise comme si le destin capricieux allait se jouer de moi.