Je n'avais pas l'habitude d'écrire. [...] Mais au Vietnam, le courrier, c'était le truc qu'on espérait tous. Qu'on appelait de tous nos voeux. Il n'y avait pas de cabines téléphoniques. Si on voulait recevoir une lettre, il fallait d'abord en expédier une. Je me montrais prudent lorsque j'écrivais à ma mère. Je ne voulais pas l'inquiéter ; ce que je ne pouvais pas lui dire, je le disais à [mon petit frère] Bill. Et pour la première fois de ma vie, j'ai terminé mes courriers par "Je t'aime". (p. 84)
Même quand j'écrivais à maman et à Bill, terminer par "Je t'aime" ne me paraissait pas suffisant. Voilà ce que je ne savais pas : on peut aimer quelqu'un au point de ne pas avoir assez de mots pour l'exprimer. (p. 86)