O – L’œil de poète
Dans l’herbe humide de rosée,
Où l’allégresse est infusée,
À tour de rôle, nous soufflions
Les doux chatons de dents-de-lion…
Sur une tige, nous roulions
Les gouttelettes amusées…
Et nous rêvions d’un pas de bœufs,
Toujours friands de calembours…
Si O pouvait éclore un jour
Comme une fleur ou comme un œuf
Dans une vieille basse-cour
Ou dans un ciel refait à neuf !
Te souviens-tu, Œil de poète,
Combien le monde était en fête ?
Ô l’Œil, si rond d’étonnement,
Comme parfois l’œil vif d’enfant,
Et seul dans l’ordre du cosmos
Utilitaire jusqu’à l’os !