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Citation de Nemorino


Aujourd’hui, je travaille une partition de Debussy au sein des bernaches. Elles sont une centaine ! Elles paissent. Leurs cacardements et nasillements m’évoquent simultanément une basse-cour, les dialogues des Fables de La Fontaine et des bassons dans les corridors de mon vieux conservatoire. Devant moi, une pièce d’eau est totalement « effilochée » de leurs plumes duveteuses qui dissimulent son céladon originel. La pelouse assoiffée pullule de fourmis qui grimpent sur mon matériel et parcourent mes membres. Cela me rappelle une séance d’étude identique, à l’époque de mes quatorze ans. Papa guette son moment à une station de carburant. La queue est interminable. Je suis dans une prairie clairsemée avec mon Clavier bien tempéré de Bach, j’apprends méticuleusement le morceau que Hap vient de m’ordonner.
Un menu mulot de couleur rousse picore l’herbe à cinquante centimètres de moi. Il décampe, réapparaît, très affairé, presque pour réveiller en moi ma propre strophe : « Dans une vie ultérieure, ô mon prochain amour, je serai Souricelle et toi, un Souriceau » ! Étrange coïncidence comme je les affectionne... L’oxygène, le brut, point cherchés. Subitement, je respire une symbiose sublime avec la
nature.
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