2. « À la suite de la théorie des scripts sexuels, on peut souligner que les fantasmes sont des scripts intrapsychiques, dépendants des scrips interpersonnels (qui concernent les interactions entre les individus) et des scripts culturels (qui constituent des prescriptions générales, propres à une société donnée). De ce point de vue, les films pornographiques peuvent être considérés comme un formidable réservoir de fantasmes, enregistrant leur diversité et leur évolution, y compris pour les films les plus crus. Du point de vue de la professionnalisation opérée par les pornographes, circonscrire le fantasme comme leur espace d'intervention leur permet de répondre à la critique des effets de la pornographie et de poser que les films pornographiques ne sont "que" des fantasmes sans incidence sur la réalité ; cela rend également possible la distinction entre travail pornographique et d'autres activités qui font profession de la sexualité, en premier lieu la sexologie ou la psychanalyse. » (pp. 73-74)