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Critiques de Matthew Robertson (2)
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Factory Records : Une anthologie graphique

Du 2 au 20 février 2018 au Point Ephémère (Paris) se tenait The Smiths Covers exhibition, une exposition des pochettes des disques de The Smiths (1982-1987), le groupe de Morrissey et Johnny Marr. La motivation de cette exposition était « de faire découvrir ou (re)découvrir un groupe singulier qui a marqué la pop des années 80 dans le monde entier. Elle a pour objectif de démontrer le virage musical effectué dans les années 80 grâce à un groupe hors du commun et de faire un point sur l'esthétique de l'image du groupe à travers la présentation de ses pochettes de disques. »*



The Smiths n'ont jamais été un des groupes de Factory Records, le label mythique de Happy Mondays, Joy Division ou New Order pour les groupes les plus connus ou Section 25 - à écouter le fabuleux « Looking from a Hiltop » -, les Stockholm Monsters, The Durutti Column, A Certain Ratio ou Cabaret Voltaire - du même nom que le lieu d'émergence à Zürich du mouvement Dada.



Dans un livre initialement publié chez Thames & Hudson, Factory Records : Une anthologie graphique de Matthew Robertson retrace toute l'aventure de ce mythique label de Manchester de façon graphique - un peu à la manière du travail de Julius Wiedmann pour Art Record Covers. Dans 24 Hour Party People, le film de Michael Winterbottom, l'histoire de Tony Wilson, cultissime patron et co-fondateur du label - il signe l'avant-propros de cette Factory Records : Une anthologie graphique -, et du phénomène Madchester comme les Happy Mondays l'avaient baptisé sur leur deuxième EP, « Madchester Rave On », était également partiellement relatée - à voir aussi Control, réalisé par Anton Corbijn.



Contraitrement à d'autres labels comme Mute ou 4AD, la particularité de Factory Records était que la quasi-totalité des productions - pochettes de disque, éditions spéciales, flyers, affiches, papeterie, projets architecturaux, interviews, … - portaient le célèbre numéro de catalogue Factory Records, FAC, suivi d'un chiffre.



Ainsi, FAC 1 correspond à un poster réalisé par Peter Saville pour les concerts de Joy Division, Durutti Column, The Tiller Boys, Cabaret Voltaire, Jilted John, Big In Japan and Manicured Noise de Mai 1978, FAC 30 à un interview des Sex Pistols et FAC 51 à The Haçienda le club fondé par Tony Wilson et financé par le label.



Le livre reprend le travail de Peter Saville et son travail sur les pochettes de New Order - notamment celle de Power, Corruption and Lies, inspiré de « A Basket of Roses » de Fantin-Latour - 8vo, Station Design ou d'autres graphistes et agences ayant travaillé pour Factory Records. L'ensemble est non seulement abondamment illustré et également commenté.



Cette anthologie graphique constitue un très bel ouvrage pour les amoureux de Factory Records, de la période Madchester, des pochettes de disques ou tout simplement pour les personnes intéressées par le graphisme, voire celles intéressés par Fantin-Latour.



* http://pointephemere.org/event/THE-SMITHS-A-COVERS-EXHIBITION-rJ2fZXr4M
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