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Citation de Charybde2


Dès qu’il le peut, Élie se rend à la Cinémathèque, rencontre les organisateurs, vérifie les conditions de diffusion, les choix de programmation. Il s’impose peu, il est surtout étonné, étonné et évidemment heureux, de voir que son œuvre intéresse de nombreux spectateurs, qu’ils la connaissent, qu’ils cherchent à en comprendre les approches, les axes de réflexion. On le reçoit avec élégance et respect. Ses visites restent toutefois limitées. Ses déplacements sont douloureux, le fatiguent infiniment. Ses genoux sont gonflés, son dos se voûte. Le cycle s’ouvre avec La lune verte (1987, 192 min.), qui s’intéresse à une peintre, une femme du Chili, de la péninsule de Chiloé, qui fabrique des œuvres d’une minutie inquiète, avec des mots et des chiffres minuscules qui s’enchevêtrent dans des traits de couleurs mates, des couleurs qui sont faites d’herbes hautes et de vase et d’argile et de poissons aveugles qui dorment dans les mers grises qui s’étendent à l’Est de la Péninsule, et qui lui expliquent qu’elle peint avec la nuit. C’est un documentaire fiévreux et mystique. D’une mémoire trop lointaine pour qu’Élie sache l’exprimer. Il dit, bizarrement c’est le documentaire le plus proche de mon état d’esprit de mes dernières années, et je suis surpris de l’avoir tourné si tôt dans ma vie. La salle est comble. Élie avance droit avec son corps absurde. (« Elie Madero »)
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