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Citation de Cielvariable


. Le jeune casse-cou abaissa le levier et l’engin entama sa descente. Leonardo se mit aussitôt à pédaler. L’opération fut considérablement plus difficile que prévu. L’air imposait, au niveau des ailes, une résistance beaucoup plus forte qu’escompté. Les pédales refusèrent rapidement de fonctionner lorsque l’appareil prit de la vitesse sur le rail. L’inventeur dirigea donc toute son attention sur la manivelle de contrôle de l’aileron arrière, l’unique moyen directionnel de l’engin. L’Aves 2 se détacha du rail comme prévu. Étonnamment, l’appareil semblait voler. Leonardo poussa un cri de joie à réveiller les morts. L’engin parcourut en quelques secondes les deux cents mètres qui le séparaient de la rive. Le pilote tourna la manivelle vers la droite, forçant l’appareil à suivre la rive.
La vue aérienne de Florence était époustouflante. Au loin, environ à un kilomètre, se dressait au-dessus du fleuve l’impressionnante structure du pont Vecchio. Son reflet miroitant à la surface de l’eau était de toute beauté. La construction de pierre datant de plus de cent vingt ans ne servait pas uniquement à la traversée du fleuve. Le pont comportait plusieurs étages dans lesquels on trouvait toutes sortes de boutiques†: il y avait des tanneurs, des bouchers ainsi que de nombreux tripiers. L’odeur qui régnait sur les lieux n’était pas très invitante.

L’Aves 2 se tenait à une hauteur d’environ cinquante mètres†; toutefois, cette altitude se réduisait chaque seconde. Malgré les apparences, l’appareil ne volait pas†: il se contentait de planer. La différence était bien distincte. S’il avait volé, il n’aurait pas été condamné à l’écrasement quelques minutes à peine après son décollage. L’appareil fit un survol rapproché du pont Vecchio. Selon les estimations du pilote, l’appareil avait maintenant parcouru environ un kilomètre. En jetant un œil rapide au sol, Leonardo se rendit compte que sa présence dans les airs n’était pas passée inaperçue. Les regards se tournaient vers le bolide avec surprise et incompréhension. À ce moment glorieux, un bruit inquiétant détourna l’attention de Leonardo. La toile de l’aile gauche venait de se déchirer et l’air qui la traversait agrandissait la faille à vue d’œil. Les choses n’auraient pas été si critiques si l’engin avait maintenu sa position au-dessus du fleuve. Toutefois, la déficience de l’aile causait une inclinaison vers la gauche. De ce fait, l’Aves 2 se dirigeait à toute vitesse en plein centre du quartier de l’Oltrarno. Le seul choix qui s’offrait au pilote était sans nul doute un atterrissage forcé dans la cour de la basilique Santo Spirito. C’était l’endroit le plus dégagé des environs. Malgré sa prévoyance habituelle, Leonardo n’avait guère songé à l’atterrissage, car son but avait toujours été de finir sa course dans le fleuve Arno. Il n’avait jamais imaginé devoir se poser au beau milieu d’un quartier de Florence. Il tourna donc la manivelle dans la position qu’il jugea adéquate. Quand l’engin piqua du nez, le pilote fit une dernière prière…
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