Bien des gens sont morts assassinés sans avoir eu le temps de se douter de rien, mais je ressens toujours un atroce malaise en imaginant ce que peuvent être les derniers instants d’un suicidé. Peut-on s’éveiller en disant : « Aujourd’hui, je me tue » ou s’endormir en pensant : « Demain, je serai mort » ? Comment ne pas frémir en évoquant le moment où, après les ultimes hésitations, on porte le revolver à sa tempe ou se laisse basculer dans le vide ?