L'abbé, un des courtisans de Louis XIV, témoigne ainsi des retombées du commerce côtier. Les Chinois et les Japonais arrivaient à Ayudhya avec de la soie, du thé, de la porcelaine, de la vaisselle dorée au mercure, de la vaisselle de cuivre jaune, et repartaient chargés de bois précieux, de poivre, de peaux et de nids d'hirondelles. Les produits d'Extrême-Orient étaient vendus à des négociants qui les réexpédiaient via Mergui vers Golconde et
le golfe Persique. L'esprit d'entreprise des musulmans avait fait d'Ayudhya une plaque tournante des échanges entre la Chine et l'Inde. Ils avaient aussi trouvé un marché pour les produits fabriqués par les Siamois. Cette prospérité assurait aux Siamois, même aux couches les plus modestes, un niveau de vie très supérieur à la paysannerie européenne, en haillons et toujours menacée par les disettes.