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Citation de SZRAMOWO


Extrait de Le pardessus d'Arsène Lupin
Les mains au dos, le cou engoncé dans sa jaquette, tout son âpre visage crispé par la réflexion, Jean Rouxval mesurait d’un pas rapide son vaste cabinet de ministre, au seuil duquel le chef des huissiers attendait les ordres. Un pli soucieux marquait son front. Il lui échappait des gestes saccadés qui trahissaient cette agitation extrême dont on est secoué à certaines minutes dramatiques de la vie.

S’arrêtant d’un coup, il dit avec un accent résolu.

— Un monsieur et une dame d’un certain âge se présenteront. Vous les ferez entrer dans le salon rouge. Puis il viendra un monsieur seul, plus jeune, que vous conduirez dans la grande salle. Qu’ils ne puissent ni se parler ni se voir, n’est-ce pas ? Et vous m’avertirez aussitôt.

— Bien, monsieur le Ministre.


La personnalité politique de Jean Rouxval s’appuyait sur de fortes qualités d’énergie et d’intelligence laborieuse. La guerre, qu’il avait faite dès le début, pour venger ses deux fils disparus et sa femme morte de chagrin, lui avait donné un sens parfois excessif de la discipline, de l’autorité et du devoir. Dans toutes les affaires auxquelles les événements le mêlaient, il prenait toujours à son compte le plus de responsabilité possible, en vertu de quoi il s’arrogeait le plus possible de droits. Il aimait son pays avec une sorte de frénésie contenue, qui lui montrait comme justes et permis des actes souvent arbitraires. Ces raisons lui valaient l’estime de ses collègues, mais une certaine méfiance, que suscitait l’exagération de ses qualités. On craignait toujours qu’il n’entraînât le cabinet dans d’inutiles complications.
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