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Citation de babel95


Le prince Sernine passa dans sa chambre et sonna son domestique.
"Mon chapeau, mes gants et ma canne. L'auto est là ?
- Oui monsieur"
Il s'habilla, sortit et s'installa dans une vaste et confortable limousine qui le conduisit au bois de Boulogne, chez le marquis et la marquise de Gastyne, où il était prié à déjeuner.
A deux heures et demie,il quittait ses hôtes, s'arrêtait avenue Kléber, prenait deux de ses amis et un docteur, et arrivait à trois heures moins cinq au parc des Princes.
A trois heures, il se battait au sabre avec le commandant italien Spinelli, dès la première reprise coupait l'oreille à son adversaire, et, à trois heures trois quarts, taillait au cercle de la rue Cambon une banque d'où il se retirait, à cinq heures vingt, avec un bénéfice de quarante-sept mille francs.
Et tout cela sans hâte, avec une sorte de nonchalance hautaine, comme si le mouvement endiablé qui semblait emporter sa vie dans un tourbillon d'actes et d'événements était la règle même de ses journées les plus paisibles.
"Octave, dit-il à son chauffeur, nous allons à Garches".
Et à six heures moins dix, il descendait devant les vieux murs du parc de Villeneuve.
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