Je la regarde se balancer, souriante, dans son deux-pièces rose. Je la trouve ravissante. Je me dis que je ne l’ai jamais aimée autant ; en fait, je ne l’ai jamais aimée avant, je la méprisais (pourquoi ?), et maintenant que je l’aime, je sais qu’elle s’en va. Je me dis que je me souviendrai toujours de cet instant, pendant toute ma vie. Je regarde un petit homme avec une jambe atrophiée par la poliomyélite, qui s’agrippe à la balançoire d’à côté. Il se balance, tout seul. Je vois son regard et je me dis qu’il a l’air plus heureux que moi.