J'avais beau savoir que chacun, sur cette terre, recycle la souffrance, remet en circulation son propre désespoir, et qu'en somme le mal originel n'existe pas ; que, sans doute, cette femme avait connu son lot d'abus et d'humiliations ; qu'il faut pour briser ce cercle bien du temps, bien de l'écoute, bien de l'amour. J'avais beau croire à l'empathie comme ultime force face au mal, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une haine profonde pour cette femme.