Lorsqu'au siècle dernier un Singe fut présenté pour la première fois au public d'un jardin zoologique anglais, un haut dignitaire de l'Eglise s'écria en contemplant l'animal : "Qu'il parle et je le baptise !" A cette époque, les Simiens venaient frapper à la porte de notre suffisance et, par quelques grimaces ou pitreries, nous interroger sur la réalité de notre suprême distinction. A l'inverse du prélat britannique, les esprits les plus formels tremblaient de fureur ou de crainte à l'idée qu'un Chimpanzé pouvait faire preuve d'intelligence sans en avoir l'humanité. [...] Si les Singes doivent s'introduire dans notre famille avec un droit de cité identique au nôtre, où allons-nous ?... Où retournons-nous ?