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Critiques de Maxime Combes (2)
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Le climat est notre affaire !

La sobriété contre l’austérité



Dans leur introduction, « Le sens de notre engagement », Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon soulignent entre autres, que les vulnérabilités liées au changement climatique s’ajoutent aux vulnérabilités produites par « l’expansion capitaliste, par le productivisme et le consumérisme ». Elle et ils parlent de « faire place à la mesure », de choix politiques pour atténuer le changement climatique.



De conférences en conférences sur le climat, les gaz à effets de serre, « à l’échelle du monde, les émissions ont augmentées ont augmentées de 61% entre 1990 et 2013 »… Objectif de réchauffement global moyen de 2°C d’ici la fin de siècle, conséquences du réchauffement de 0,8°C depuis le siècle dernier…



Les auteur-e-s parlent de mouvement pour la justice climatique, des luttes concrètes, locales, au Nord et au Sud « à l’intersection de la protection des sociétés, de la lutte contre les inégalités et contre la corruption et du souci de la nature, de la protection des biens communs vitaux, du refus de l’extractivisme et des grands projets inutiles, dangereux et imposés », du principe de responsabilité commune et différenciée, de cibler « les responsabilités majeures des multinationales et des Etats dans les dérèglements en cours… », d’étendre « les passages vers des sociétés résilientes », de construire « un mouvement, large, inclusif et durable ».



Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon analysent le monde des énergies fossiles, les transnationales climaticides, le monde des « oligarchies extractivistes et croissancistes », les conséquences du libre-échange généralisé ou de la croissance du commerce…



Les auteur-e-s soulignent « Pour diminuer les émissions, nous avons besoin à la fois d’une substitution et d’une réduction de la consommation globale d’énergie », parlent de la primauté du droit commercial sur les exigences climatiques dans les traités de libre échange, des nécessaires relocalisations des activités et des réductions des émissions de gaz à effet de serre…



J’ai particulèrement été intéressé par les paragraphes sur le « monde des apprentis sorciers », la géo-ingénierie, l’ingénierie financière…



Analyser la situation et les responsabilités, souligner les conséquences et les urgences ne saurait suffire, les auteurs avancent des pistes « vers des sociétés résilientes et démocratiques ». Il s’agit donc bien d’intervention politique, de choix démocratiques et non de tactique techniciste, de commencer maintenant une transition, de « tracer les voies pour se réapproprier l’avenir ».



Geneviève Azam, Maximes Combes, Thomas Coutrot, Jean-Marie Harribey et Dominique Plihon soulignent trois piliers pour faire baisser la consommation totale d’énergie : la sobriété, l’efficacité, les énergies renouvelables. Elle et ils présentent des pistes pour organiser les basculements : bâtiments sobres, transports doux, agriculture paysanne, consommation moins carnée, relocalisation industrielle, écoconception des produits, système d’énergie renouvelable décentralisé et démocratisé…



Des éléments pour un « Mouvement pour la justice climatique », pour faire cause commune, par des luttes « translocales », une gestion démocratique, la défense des communs, un agenda des transitions et des ruptures…



« Pour créer une cause commune il faut un récit reliant clairement les problèmes concrets et quotidiens (pauvreté, discrimination, santé, dignité,guerre, etc.), un système d’oppression identifié (la capitalisme, le racisme, le sexisme…) et une vision alternative (des transitions locales reliées et des réformes plus ou moins radicales visant l’égalité, la reconnaissance, la paix…) ».
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Sortons de l'âge des fossiles ! : Manifeste p..

La transition énergétique n’est pas soluble dans un grand récit de l’unification de l’espèce humaine, du dépassement de tous les clivages socio-économiques



Il nous faut « apprendre à vivre en laissant dans le sol des énergies fossiles dangereusement surabondantes ». Maxime Combes analyse le comment et le pourquoi du réchauffement climatique, « sans équivoque et sans précédent » et ses conséquences. Il souligne que « les promesses de l’âge des fossiles ne sont pas remplies » et que nous sommes bien dans l’Anthropocène (« nouvelle ère géologique qui prend sa source dans la révolution thermo-industrielle et qui rend les sociétés humaines extrêmement vulnérables ») et son cortège d’inégalités, « Les inégalités écologiques redoublent les inégalités sociales et font du réchauffement climatique un enjeu majeur de justice, d’égalité et de solidarité entre les populations ».



Les étude s’accumulent mais l’inaction l’emporte !, sans oublier que l’objectif affiché d’une augmentation de température limitée à 2°C reste très discutable…



L’auteur parle de l’exigence de ne pas utiliser (et donc de laisser dans le sous-sol) les fossiles, de « crimes climatiques », stopper la construction de nouvelles infrastructures liées aux fossiles, de moratoire…



« Le propos de ce livre est de montrer qu’il est temps de remettre ce moratoire international au goût du jour, et d’exiger qu’une série de gisements pétroliers, gaziers et charbonniers ne soient tout simplement pas exploités ».



Dans une première partie, « Déverrouiller la transition », puis dans une seconde « Déminer la transition » et enfin dans « Déclencher la transition », Maxime Combes détaille, entre autres :



Débusquer les véritables climato-sceptiques, ceux qui « atténuent l’urgence et l’ampleur des transformations économiques, sociales et politiques à mettre en oeuvre », les décisions climaticides, les accords de libéralisation du commerce et de l’investissement, les entreprises privées championnes de la pollution et les banques qui les financent…



Bloquer ceux qui veulent continuer à forer, les hydrocarbures non conventionnels (dont les gaz de schiste). L’auteur souligne le caractère massif des mobilisations et les alliances construites. Il serait plus que temps, que les organisations syndicales à l’intérieur des grandes entreprises concernées, prennent position pour l’arrêt et la reconversion de leurs activités ! « Ni ici ni ailleurs »…



Reprendre l’énergie des mains de la finance, les ressources naturelles comme « actifs financiers », le sous-investissent massif dans la transition énergétique et les énergies renouvelable, les pratiques financières des multinationales de l’énergie (dont l’utilisation des paradis fiscaux), la bulle carbone et la bulle financière…



Choisir entre la libéralisation du commerce et le climat, les dispositions relatives aux arbitrages privés, la subordination des droits des investisseurs à la lutte contre les dérèglements climatiques, le renforcement de l’autonomie des collectivités publiques, la place du fret international dans ls émissions de gaz à effet de serre, la réalité « guerrière » du droit de l’organisation mondiale du commerce (OMC)… « L’hégémonie du droit du commerce est donc une attaque frontale contre la capacité des populations à s’orienter vers « des sociétés plus agréables à vivre, plus conviviales, plus solidaires, plus justes et plus humaines ». »



*



« L’idéologie de la pensée unique de marché, la confiance aveugle dans les processus d’innovation technologiques et le mirage de la géo-ingénierie sont les trois pièges que nous proposons d’examiner pour les éviter une fois la transition déclenchée »



S’affranchir de la pensée unique, ne pas se focaliser sur les matières premières consommées mais sur l’aval de la production et des émissions, la crise climatique ne peut être réduite à la tonne carbone et encore moins à son « prix », les conceptions utilitaristes des écosystèmes…



Se libérer de l’emprise du progrès technique, « découplage », efficacité énergétique, le mythe de la dématérialisation de l’économie, sobriété et innovations sociales, des modes de transports « doux »…



Se débarrasser des mirages technologiques, les « captures » du carbone, les apprentis sorciers, et l’oubli du principe de précaution…



« On arrête tout et on réfléchit ? », nous ne sommes pas sorti-e-s de l’âge du charbon, croissance sans limites ou « stabilité écologique fondée sur la reproduction des ressources », contre les visions d’une transition « apolitique et sans conflits », responsabilités différenciées, inégales distribution des ressources, « les objectifs de transition se confrontent à des intérêts divergents », « il n’existe pas une communauté d’intérêt et de destin qui abolirait les catégories de responsables et de victimes », la dispute démocratique…



Prendre soin de notre futur énergétique, réappropriation de notre histoire et des innovations sociales, Yasuni, réviser les codes miniers, biens communs, processus de réappropriations citoyennes et déconcentration des pouvoir de décisions…



Expérimenter pour tout changer, des dynamiques existantes, « La sobriété énergique suppose de réduire la consommation d’énergie en modifiant les habitudes et les pratiques des populations, alors que l’efficacité énergétique vise à modifier ou remplacer les infrastructures utilisées pour réduire leur consommation unitaire d’énergie (isolation des bâtiments, covoiturage, ferroutage, etc.) », justice social et création d’emplois, villes en transition, Alternatiba, la Via Campesina, agroécologie paysanne, innovations sociales…



Un livre très détaillé, posant de multiples questions, ne contournant pas les difficultés et proposant des solutions, « des solutions démocratiques, justes socialement et à la hauteur des enjeux »
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