C’est de cette culture de résistance dont je vais surtout vous parler : de ses pratiques de vente et de récupération, des valeurs et des sens qui viennent s’y arrimer (chapitres 2 et 3), et jusqu’à la constitution du monde du marché, avec ses logiques, ses codes et ses horizons partagés (chapitre 4). Je vous parlerai du combat quotidien des biffins, de ses efforts et de ses rêves, aussi de ses limites et des tensions qui le traversent (chapitre 5). Ainsi, progressivement, l’ordinaire viendra éclairer l’apparent extra-ordinaire de la mobilisation qui fera le point de départ (chapitre 1) et le point d’arrivée (chapitre 6). Il éclairera la teneur des enjeux qu’elle a soulevés, la hauteur des espoirs qui l’ont animée et qui, à son issue, ont été pour beaucoup déçus
J’ai voulu, dans ce livre, rendre compte des expériences, des sens et des espoirs des personnes, des biffins, biffines, rencontrés Porte de Montmartre, et à travers elles approcher les vies des classes populaire
Il est temps à présent d’élargir la focale, de repousser d’un cran les frontières de l’objet pour y inclure, aussi, leur vie de tous les jours, une « vie de lutte » qu’ils disent, afin, finalement, de mieux répondre à nos questions : de quoi donc est fait leur combat ? A quoi il s’oppose ? Comment et pour quoi ?
Ainsi les biffins se voient repoussés – on verra plus loin les raisons historiques de ce partage – hors des Puces, à Paris, sous le pont du Périphérique et puis sur l’avenue…
Les soulèvements ne naissent jamais de nulle part. Jamais ils ne surgissent d’une rage soudaine ou d’un ventre trop vide qui d’un coup soulèveraient les corps
Ce livre est une ethnographie. De graphie, l’écriture, et d’ethno, l’ethnie, le peuple, par extension le groupe humain