AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Sous la douche, faire couler l’eau un long moment pour tenter de me réchauffer. Frictionner en vain cette chair inerte. Arracher cette mue de sommeil qui me colle à la peau. Je n’y arriverai pas. L’effort est trop grand.
Dans l’atelier aussi, la lumière est trop vive. Pourtant je n’allume qu’une seule lampe, celle qui figure la lumière d’un projecteur au cœur de la pièce. Elle dévoile un champ de bataille. Fragments de porcelaine. Plumes éparpillées. Dentelles et velours déchirés. Traces de paumes sanglantes sur les murs. Manque l’essentiel. Je m’y attendais.
Et aux limites de la pénombre, l’automate assis dans le fauteuil dont il n’a pas bougé depuis des semaines. La tête légèrement penchée en avant. Ses cheveux noirs cachent la moitié de son visage lisse. Ses mains reposent sur ses genoux.
Je me laisse glisser contre le mur. Le corps lourd et pataud, engoncé sous les couches de vêtements. J’ai poussé le chauffage mais le froid me ronge du dedans. Assise à même le sol face à l’automate, pas tellement plus vivante, je lui lance :
« Volodia, mon bonhomme, y a plus que toi et moi maintenant. On ne va pas se laisser démonter pour autant ? »
Mais ça sonne faux. Ma voix est émaillée de minuscules fêlures. (« Miroir de porcelaine »)
Commenter  J’apprécie          00









{* *}