AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Dans les mois suivant mon retour, les centaines d’hélicoptères que j’avais pris se sont amalgamés jusqu’à former une sorte de métacoptère collectif, c’est ce que j’avais alors de plus sexy dans le crâne : ce qui venait détruire ou sauver, fournir ou ruiner, la main droite et la main gauche, quelque chose d’agile, de facile, de malin, d’humain ; l’acier brûlant, la graisse, les sangles en toile saturée de jungle, la sueur qui refroidit et se réchauffe encore, une cassette de rock and roll dans l’oreille et la main sur la mitrailleuse de la porte, l’essence, la chaleur, la vitalité et la mort, la mort elle-même à peine une intruse. Les hommes d’équipage disaient qu’une fois qu’on avait transporté un mort il restait toujours là, il volait avec vous. Comme tous les combattants ils étaient incroyablement superstitieux, ils dramatisaient tout, mais (je le savais) c’est horriblement vrai : s’exposer de près aux morts vous rend sensible à la force de leur présence et fait naître en vous de longs échos, très longs. Il y a des gens si délicats qu’un regard suffit pour les balayer, mais même les troufions abrutis jusqu’à l’os avaient l’air de sentir qu’il leur arrivait quelque chose de plus, quelque chose de fatal.
Commenter  J’apprécie          20









{* *}