Afin de comprendre comment se réalise le jeu de séduction, nous proposons de considérer le discours idéologique comme un miroir magique, déformant le réel, pour renvoyer à l’auditoire une identité fictionnelle, piège qui suppose la perte de soi et l’acceptation d’une communion fondée sur du vent.
Si l’empreinte pathétique semble caractériser la parole manipulatrice, faut-il pour autant évacuer le pathos, compris alors comme un scandaleux appel à l’irrationnel ? Mais peut-on vraiment faire l’économie des émotions, en s’adressant à une pure raison, comme le rêvait Chaïm Perelman, qui en venait ainsi à privilégier le modèle judiciaire, jugé plus apte à révéler le vrai ?