Michael Rush

Pendant le XX° siècle, la grande mutation du champ esthétique est l’introduction des nouvelles technologies en tant que moyens d’expression. En 1963, Nam June Paik ouvre la boîte de Pandore en utilisant des aimants pour déformer des images télévisuelles. Rapidement, de nombreux artistes vont se ruer dans la brèche pour ajouter la vidéo à leur univers esthétique : Bruce Nauman (1970), Joseph Beuys (1972), Vito Acconci (1973), Chris Burden (1973), Lowell Darling (1974), Dennis Oppenheim (1974). Il y eut également en 1970, une exposition « Body Works », conçue par Willoughby Sharp, au Musée d’Art conceptuel de San Francisco, avec des vidéos de Vito Acconci, Terry Fox, Richard Serra, Keith Sonnier, Dennis Oppenheim et William Wegman. Depuis lors, le processus de dématérialisation de l’œuvre d’art s’est très nettement emballé grâce aux spectaculaires développements des performances médiatiques, de la vidéo au numérique. Bien entendu, l’histoire de ces formes artistiques est en marche, si bien que ce titre de la collection « l’Univers de l’Art » semble aujourd’hui bien incomplet. Mais il a le mérite de présenter les premiers chapitres déjà définitivement écrits et de nous présenter ceux qui furent les pionniers : Wolf Vostell, Nam June Paik, Bill Viola, Dan Graham (mais sont absents Jean-Christophe Azerty et Fred Forest) … et, évidemment, il y a les deux générations de successeurs : Tony Oursler, Pipilotti Rist, Matthew Barney, Doug Aitken, Marina Abramovic, Eija Liisa Ahtila … Le plus frustrant avec les ouvrages parlant d’images animées, ce sont les illustrations en noir et blanc (le plus souvent), irrémédiablement statiques. Et il ne nous reste plus qu’à tenter de collecter à gauche ou à droite l’un ou l’autre extrait pour se construire une opinion.