Le lendemain matin, mon ami Tomas, l’ancien du village, partit en forêt pour couper des lianes. Avant de me quitter, il me dit de jeûner : un petit-déjeuner léger et pas de déjeuner. Il revint vers midi avec assez de lianes d’ayahuasca et de feuilles de cava pour remplir un pot d’environ cinquante-cinq litres. Il les fit bouillir tout l’après-midi, jusqu’à ce qu’il ne restât plus qu’un quart de liquide sombre, qu’il versa dans une vieille bouteille. Il le laissa refroidir jusqu’au crépuscule, moment, disait-il, où nous le boirions.