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Critiques de Michel Bôle-Richard (2)
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Israël, le nouvel apartheid

Apartheid ou État démocratique de toutes et tous les citoyen-ne-s



Si les époques et les situations différent, l’analogie entre l’Afrique du Sud de l’apartheid et l’État d’Israël aujourd’hui a un sens politique.



« Depuis le partage, un vaste processus d’éviction et de rejet de la population autochtone s’est mis en place ». Les expulsions de 1948, la destruction des villages et l’effacement des traces, « un authentique effacement de toute vie antérieure, une spoliation longtemps niée », seraient appelé aujourd’hui épuration ethnique. Mais il faut pas oublier que le « partage » lui-même est une négation des droits des palestinien-ne-s et un non respect des engagements de la Société des Nations (SDN). Si « le plan de partage avait attribué 55% du territoire (14 100 km²) aux Juifs alors qu’ils ne possédaient que que 7% des terres et comptaient moins du tiers des habitants (589000 sur un total de 1908775) », aujourd’hui l’État d’Israël occupe 78% de la Palestine historique.



Entre une citoyenneté de seconde zone pour les 1,6 millions de palestinien-ne-s doté-e-s de la nationalité israélienne, l’occupation des territoires de Cisjordanie, la réunification et la judaïsation de Jérusalem (au mépris de la résolution 181 de l’Assemblée générale de Nations unies), les implantations de colonies, « Faut-il rappeler que l’établissement de colonies en zone occupée est totalement illégale au regard du droit international », la sédentarisation forcée des Bédouins, le pillage des terres palestiniennes, l’accaparement de l’eau, la situation de blocus de Gaza, les révocations du droit de résidence, sans oublier les humiliations quotidiennes des palestinien-ne-s, « il apparaît difficile de ne pas faire des rapprochements entre les deux situations » celle hier en Afrique du Sud et celle aujourd’hui en Israël-territoires-occupés-Gaza. Pour l’auteur « le comportement de l’État juif peut s’assimiler à une forme réinventée de l’apartheid que l’on appelle quelquefois l »’apartheid masqué » »



Apartheid réinventé ou apartheid masqué, Michel Bôle-Richard analyse ces réalités, illustre les données et dresse un constat accablant de la situation. Il souligne les points communs et dissemblables entre ces différents régimes d’apartheid, à commencer par la proximité des idéologies des Afrikaners et des Juifs d’Israël : « le caractère sacré de la Bible et des lieux qui y sont mentionnés ; l’importance de la terre ; le rôle de la religion ; le peuple élu ; le sionisme comme justification de l’entreprise coloniale ».



Le terme colonisation n’est pas neutre, ni dans le vocabulaire des dirigeant-e-s israélien-ne-s, ni dans celui de leurs soutiens, « la colonisation est pourtant toujours un phénomène bien vivant en ce qui concerne Israël ». La colonisation et les multiples entraves à la circulation des palestinien-ne-s, de leurs marchandise, etc.



Le découpage des territoires, la construction du mur jugée illégale par la Cour de justice internationale, les check-points, les routes « parallèles » où israélien-ne-s et palestinien-ne-s ne se croisent pas, la séparation construite et élargie des populations, tout cela rappelle les sinistres homelands sud-africains.



Si « Israël a toujours cherché par tous les moyens à se débarrasser de la population arabe installée sur place », n’importe quel-le étranger-e « peut demander un permis de résidence en Israël et les Juifs du monde entier peuvent venir s’y installer en vertu de la loi du retour qui date du 5 juillet 1950 ». Il s’agit bien d’une discrimination « raciale » instituée par la loi. Israël n’est pas le pays de ses citoyen-ne-s, mais celui de la population juive mondiale… « La loi du retour est, en fait, l’une des premières lois ségrégationnistes parce qu’elle est fondée sur de privilèges accordés à une population et non à une autre ».



L’auteur souligne « l’amitié aveugle de l’Occident », les décisions de maintenir les relations avec Israël, malgré les violations incessante du droit international. « En dépit de ses positions maintes fois affichées contre la colonisation, l’UE se comporte comme un véritable soutien des colonies et favorise leur croissance en achetant les produits qui y sont fabriqués, par exemple les cosmétiques Ahava en provenance de la mer Morte, les meubles de jardin Keter ou encore les fruits, les légumes et le vin ». L’auteur rappelle la participation d’entreprises françaises à la construction du tramway à Jérusalem.



L’auteur analyse aussi, la situation à Gaza, la montée de l’extrême-droite israélienne ( la députée travailliste Colette Avital parle de droite fasciste), l’arme du boycottage ( le prix à faire payer à l’État d’Israël pour la poursuite de la colonisation : « Et, ce prix, ce sont les sanctions, le boycottage et le désinvestissement : BDS ») qu’il met en relation avec le boycott contre l’Afrique du Sud.



Face à la construction, voulue par Israël, de l’impossibilité d’un État palestinien, Michel Bôle-Richard discute aussi d’un possible État binational.



Comme le disait Avraham Burg, cité par l’auteur, (Le Monde, 10 septembre 2003) : « Si c’est la démocratie que vous voulez, vous avez deux options : soit renoncer au rêve d’Eretz Israël (le grand Israël) dans sa totalité, aux colonies et à leurs habitants, soit octroyer à tous la citoyenneté avec le droit de vote aux législatives, y compris aux Arabes. Dans ce cas, ceux qui ne voulaient pas les Arabes dans l’État voisin les auront aux urnes, chez eux-mêmes. La majorité, c’est eux ; nous sommes la minorité ».



Un État démocratique est nécessairement celui de toutes et tous les citoyen-ne-s, du principe « un-e homme/femme, une voix ». Cela est incompatible avec l’idéologie sioniste…



Une citation de Nadine Gordimer sud-africain-e suite à leurs voyages en Israël et/ou Palestine : « L’humiliation, l’éviction des gens de leur maison, le fait de les maintenir d’un coté du mur alors que leurs moyens de subsistance, leurs récoltes, leurs graines se trouvent de l’autre coté, c’est évidemment comparable à ce qui se passait en Afrique du Sud ».



Et quelques citations de journalistes ou écrivains israélien-ne-s :



Yossi Sarid : « Certains Juifs zélés se jouent des contraintes de l’espace à Jérusalem pour s’insérer comme autant d’os dans les gorges des quartiers arabes pour les purifier et les judaïser avec l’aide de riches bienfaiteurs américains… »



Gidéon Lévy : « Est-ce que l’Europe ignore les valeurs qu’elle proclame ? Le renforcement inconditionnel des relations est un encouragement à la colonisation… »



Akiva Eldar : « La conscience du Juif israélien est caractérisée par un sentiment de victimisation, une mentalité de siège, un patriotisme aveugle, la belligérance, la satisfaction de soi et la déshumanisation des Palestiniens »



David Grossman : « La carte des colonies contredit la carte de la paix » et « il n’y aura pas de paix si elle ne nous est pas imposée »



Comme l’indiquait Nelson Mandela, cité par l’auteur : « C’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense». Pour les palestinien-ne-s, il s’agit aussi d’une légitime défense que nous (qui vivons en Occident) devons appuyer par la campagne de sanctions, de boycottage et de désinvestissements (BDS).
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Israël, le nouvel apartheid

En parcourant cet attrayant roman Je m’interroge

Incapable de briser le mur de l’impunité d’Israël, la communauté internationale aura-t-elle le courage et assez de poids pour faire bouger les lignes en faveur du respect des droits des Palestiniens ?

Le drame du peuple palestinien qui interpelle régulièrement notre conscience ne date pas d’hier, cela fait maintenant plus d’un demi- siècle que les Palestiniens font face aux reliquats des horreurs de la Seconde Guerre mondiale en défendant leur terre morcelée par une colonisation sans âme, sans conscience, sans scrupule fondée sur le mensonge et la mauvaise foi.

On ne peut nous limiter aux crimes qui se déroulent sous nos yeux aujourd’hui sans regarder ce qui s’est passé hier en Palestine, en Jordanie, au Liban et à nouveau à Gaza. Ce n’est qu’à travers une évaluation historique qu’on pourra exposer l’ampleur des crimes commis contre le peuple palestinien depuis les 60 dernières années. Donc, c’est le rôle des intellectuels et des médias d’insister sur le contexte historique.

Il est temps de mettre fin à la surenchère stérile et stérilisante, aux slogans débiles et affligeants qui tendent à faire croire qu’il s’agit d’un conflit qui opposerait les Arabes aux Juifs, un choc de civilisation, le mal contre le bien. Non, il s’agit d’un combat que livre la justice universelle à la loi partisane.

Cela fait 60 ans que les nations responsables de ce drame humain tentent vainement à coups d’ukase répétés d’enterrer la justice sous les amas de leurs lois. En répétant sans cesse qu’ils attribuaient “une terre sans peuple pour un peuple sans terre” ? Comme si les populations qu’ils tentent d’exterminer et qui vous résistent depuis 60 ans n’ont jamais existé. Double affirmation mensongère. Même les chercheurs israéliens reconnaissent aujourd’hui. “Entre 1917 et nos jours, Israël a émergé en annexant 87% de la Palestine, sous le prétexte mensonger du mythe du juif persécuté retrouvant sa terre. Ce sont ces mythes qui ont permis l’annexion de terres et le massacre de la population locale, véritable héritière des terres qu’elle occupe…”. Les lois sur mesure et domestiquées ne sont évoquées et revendiquées que si elles suivent les directives des pays dominants. S’il arrive à l’Assemblée générale des Nations unies à déclarer que l’idéologie sioniste est une forme de racisme. Le droit de veto, de cuissage se charge de l’annuler et en même temps couvrir du sceau de la honte les viols répétés des conventions et lois internationales. Tout en encourageant Israël à bafouer toutes les lois, résolutions, accords, signatures. Le droit n’est convoqué, invoqué, que lorsque cela convient à la politique et à l’expansionnisme du sionisme
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